Bonjour à tous

Alors, c'est que tu n'a pas encore fouillé tout le forum. Mais c'est vrai qu'on y trouve tant de choses... Alors quelques information sur la combustion des poudres...
S'il faut à tout prix éviter de comprimer les poudres progressives que sont les poudres sans fumée, il faut effectivement comprimer les poudres vives que sont les poudres noires.
Et je vais en profiter pour souligner une précaution à prendre pour les poudres sans fumées parce que certaines de nos armes sont construites autour de munitions à poudre sans fumée.
Lorsqu'on recharge ses cartouches, on peut être tenté de produire des cartouches de faible puissance. Cela présente de nombreux avantages dont je ne vais pas traiter ici.
Pour ce faire, on peut être tenté de ne mettre qu'une toute petite quantité de la poudre habituelle. C'est très dangereux parce qu'alors il est possible que la poudre se trouve entièrement tombée contre la balle au plus loin du culot lorsqu'on prend la position d'attente avant de prendre la visée en remontant son armes en direction de la cible. Il peut alors se produire au moment du tir un retard d'inflammation imperceptible à nos sens mais qui fait que le combustion de la poudre débute dans un étui où la détonation de la pentrite de l'amorce a fait monter la pression. La combustion est alors très accélérée et il se génère une surpression. C'est pourquoi les tables indiquent, pour une cartouche donnée  la charge minimale et la charge maximale pour une poudre donnée. Pour faire une cartouche de tir réduit, il ne suffit donc pas de réduire la charge de la poudre normalement utilisée pour les cartouches de tir normales.
Si on comprime une poudre sans fumée, le feu ne se communique qu'à la poudre tassée contre le culot de l'étui et non à toute la charge. Cela accélère artificiellement la vitesse de combustion des grains de poudre de l'arrière et la pression monte trop avant que la balle ait commencé à bouger. C'est la surpression assurée. Donc, ne pas comprimer une poudre sans fumée.
Avec un chargement conforme, la poudre sans fumée s'allume dans toute la charge à la fois, la pression commence à monter et les gaz font avancer la balle qui prend les rayures. Au fur et à mesure de la combustion les grains se réduisent en taille et la quantité de gaz monte de plus en plus vite faisant augmenter la vitesse de la balle dans les rayures. La fin de la combustion se produit au moment où la balle sort du canon. La pression maximale est atteinte et la vitesse de la balle est la plus élevée.
C'est pourquoi, pour un calibre "à toute faire" c'est à dire pour arme de poing et arme longue, il ne faut pas utiliser la même poudre pour les armes courtes et les armes longues si on veut maximiser le rendement de la munition. Dans les armes longues on utilise une masse plus grande d'une poudre plus lente et dans les armes courtes une masse plus faible d'une poudre plus vive.
Avec les poudres noires, le fonctionnement est différent. La poudre délivre presque instantanément le gaz qu'elle doit produire et la pression est maximale beaucoup plus tôt dans le canon. Mais la QUANTITÉ DE GAZ EST ENVIRON TROIS FOIS PLUS FAIBLE QU'AVEC LA MÊME MASSE DE POUDRE SANS FUMÉE. Si on tasse bien la poudre noire, il se passe que la combustion, naturellement rapide avec la poudre noire, est encore accélérée. Cela permet une combustion très complète et réduit le dépôt de calamine dans l'âme du canon. L'arme se salit beaucoup moins vite surtout si on graisse les balles avec de la graisse organique et non minérale.
C'est une des explications du fait que les armes conçues pour la poudre noire ne doivent tirer que de la poudre noire. Il y en a d'autres mais les envisager toutes alourdirait trop ce post.

Traduction de la monographie de Shapiro.