Pietta 1863 new pocket 31

C'est normal.
Le cycle est le suivant : Armement au cran ce sûreté, rotation  libre du barillet avec cliquet de rochet (ce que d'aucons nomment je ne sais pourquoi "l'élévateur") qui cliquette lorsqu’on fait tourner le barillet à la main pour charger, puis poursuite de l'armement.
Une fois le revolver armé, pression sur la détente et départ du coup.
Si on désarme pour revenir au cran de sûreté en raccompagnant le chien, sans terminer le mouvement vers l'abattu, on se trouve dans la position de sûreté en cours de session de tir et le barillet reste verrouillé.
On peut alors désarmer complètement en raccompagnant le chien jusqu'à le poser sur l'amorce mais le coup risque de partir si on laisse tomber l'arme accidentellement. Alors on recule légèrement le chien, le barillet se trouve libéré et on le fait légèrement tourner pour reposer le chien entre deux cheminées. L'arme est alors en sécurité de transport. Si elle tombe accidentellement sur le sol il ne peut rien se passer et le grand ressort - celui qui fait s'abattre le chien et est situé dans la crosse - est détendu et au repos.
Le premier cran d'armement ne libère donc le chien que lors du mouvement depuis l'abattu vers ce cran que les gens des pas de tir et des fora appellent par erreur le "demi-armé".
Ce cran est en fait le cran de chargement et on l'appelle le "cran de sûreté" nous allons voir pourquoi plus bas. Le ressort est légèrement comprimé et le barillet tourne à la main.
En action qui précède le tir, on arme complètement le chien et si on veut éviter que le coup parte de façon intempestive, on raccompagne le chien au premier cran. L'arme est alors dite "en sûreté", c'est-à-dire que le coup ne peut pas partir et ceci du fait du tireur. Mais le barillet reste verrouillé. C'est pourquoi le nom de ce premier cran est en armurerie le "cran de sûreté".
Si le chien échappe au cran de l'armé sans qu'on appuie sur la détente, alors il se trouve bloqué automatiquement par le premier cran sans intervention du tireur. Ce cran agit alors comme cran de sécurité. Et le coup ne part pas non plus.
Mais avec le Remington "pocket", il n'y a pas de pontet et il se peut que lors de la chute la détente rencontre un obstacle qui agisse comme le doigt du tireur et maintienne la détente appuyée suffisamment longtemps pour que le coup parte. C'est pourquoi en action de tir non-immédiat et pour éviter tout tir accidentel on ramène le chien au cran de sûreté.
C'est de ce dispositif qu'est née l'expression "mettre l'arme au cran de sûreté" qu'on emploie encore aujourd'hui même si on ne fait que mettre un levier ou un bouton dans une position qui met une arme en sûreté sans mouvement du système de percussion. Comme c'est le cas sur de nombreux pistolets "automatiques".
Il vaut mieux employer alors l'expression "mettre l'arme à la sûreté".
Note :
- Mettre une arme à la sûreté : faire en sorte que le coup chargé dans la chambre ne puisse pas partir, ceci par action volontaire du tireur.
- Dispositif de sécurité : dispositif qui empêche automatiquement le départ du coup si le tireur n'a pas décidé de tirer.

Pour schématiser, la sûreté d'une arme est l'affaire du tireur, la sécurité est un système qui rend l'arme inoffensive sans action du tireur.