Balle de marque H&N

Surtout, évite le plomb de batteries. Tu peux acheter du solin de plomb chez les fournisseurs de matériaux pour couvreurs ; parfois on en trouve chez les ferrailleurs. Le plomb d'anciennes canalisations est de plus en plus rare. Si tu en trouves tu remarqueras à la fonte des reflets colorés en surface. du bleu, du vert du jaune. ce n'est pas un souci. Il s'agit de métaux courants qui s'étaient plaqués dans les conduites et qui remontent en surface. Tu peux "écrémer" avec une cuillère en inox. Contrairement aux vapeurs de plomb, ces résidus de métaux légers ne sont pas toxiques. Tu peux donc les garder pour les jeter une fois que tu en as une certaine quantité. Porte-les dans une déchèterie.

Les masselottes d'équilibrage des roues ne sont plus en plomb depuis des années, horreur du plomb chez les écolo oblige. Autrefois, elles étaient en plomb durci genre plomb de linotype. Ce plomb durci qui va très bien dans les cartouches à poudre sans fumée, est trop dur pour les armes à poudre noire. La poudre noire est vive mais sa combustion à quantité égale de poudre génère trois fois moins de gaz en moyenne que les psf. Les balles en plomb trop dur prennent mal les rayures de armes à poudre noire, dont les cloisons de rayures sont plus larges et moins saillantes que celles des armes pour psf. Cela ne se voit pas trop en ce qui concerne la hauteur mais est plus visible en ce qui concerne leur largeur. En outre les cartouches d'armes longues à psf tirent des balles dont le rapport entre le calibre et la longueur est plus long que celui des balles des cartouches à poudre noire. Pour que la stabilité axiale du gyroscope que constitue la balle soit suffisante il faut que les rayures imposent une rotation plus rapide des projectiles autour de l'axe de rotation et leur pas est donc plus court que sur les armes à poudre noire. Il faut donc des balles plus dures pour prendre les rayures sans surpassement. C'est pourquoi il est indispensable pour obtenir les résultats optimaux de couler les balles en plomb durci à l'étain avec de l'antimoine qui joue le rôle de catalyseur pour homogénéiser l'alliage. Le mieux étant des balles chemisées en cuivre ou en étain qui est plus dur ou mieux en maillechort qui est un alliage qui glisse bien sans avoir la dureté du bronze. En corollaire, pour tirer ces projectiles durs, il faut usiner les canons en acier plus dur que celui des canons pour poudre noire. Sur les armes modernes (I.E. depuis les réalisations de l'époque Lebel, Mauser psf et Enfield psf, ces canons sont auto-frettés.
Tirer des balles en plomb durci dans des armes à poudre noire peut donc générer un effet de vent parasite entre le fond des cloisons et leur paroi, il tend à user plus vite le canon surtout sur les armes longues conçues pour la poudre noire. Dans nos revolvers à 25 mètres on n'enregistre pas de modification de la précision entre le plomb antimonieux et le plomb tendre mais il est inutile de tirer du plomb durci qui est plus compliqué à réaliser et qui lors de la fonte et surtout de la refonte peut se désallier. On voit alors apparaître une sorte de mousse grise à la surface. Il s'agit d'étain. En effet lors de la fonte de l'alliage dont la température est légèrement supérieure à celle du plomb pur, l'antimoine s'évapore un peu, comme le plomb et l'étain, et cela fait que l'étain désallié, qui est plus léger que le plomb, remonte en surface.
C'est pour cette raison qu'à l'époque des linotypes les lingots ne servaient qu'une fois. Les formes réalisées par coulée, une fois l'impression faite, étaient renvoyées à la fonderie pour refonte avec retour à l'alliage nominal. Je tiens ces informations du sous-officier maître couleur de l'atelier d'Impression de l’Armée de Terre de l’École Militaire à Paris dont un de mes frères a été le dernier directeur avant le déménagement de cet établissement vers Château-Chinon. Depuis ce déménagement, d'ailleurs les linotypes ont été abandonnées.

Je n'utilise pas non plus de four électrique. Je reste au système archaïque pour le plomb non allié. Mon creuset chauffé au gaz butane amène le plomb à sa température de fusion, assez fluide mais pas trop chaud, cela se voit à la faible évaporation. J'utilise une louchette qui permet de prendre un peu plus de 2 volumes de balle ogivale de calibre 44. J'utilise des moules Lyman, Lee et moules répliques italiens dont un modifié pour couler des balles à jupe.

Ne jette pas ton plomb d'équilibrage, il peut servir dans les cartouches PSF. Il serait alors utile à des tireurs PSF.
Pour réallier l'étain lors de la deuxième fonte d'un lingot, il suffit de remuer l'alliage fondu en faisant avec la louchette des mouvement tournants verticalement, ouverture vers le bas et une fois enfoncée de retourner la louchette pour laisser sortir une bulle d'air. L'azote de l'air agit en catalyseur et l'étain se réallie. Mais au bout de trois fois, il faut rajouter du plomb allié neuf pour faire remonter le taux d'antimoine sinon la catalyse de l'azote est nettement moins efficace. En effet l'antimoine qui est le catalyseur normal de l'alliage de plomb et d'étain s'évapore plus vite que les deux autres métaux.