La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
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La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Hier, en rupture du confinement pour raison d'urgence médicale, on m'a apporté deux malades dont l'un parait très vieux.
Voici deux photos.
Logés dans une caisse vide d'obus allemands explosifs-incendiaires de 13 millimètres conditionnées en 1941, deux revolvers Walker.
Celui du haut est une réplique Palmetto, celui du bas n'a pour le moment livré aucun poinçon.
Le Palmetto a encore son ressort de canon mais tout est bloqué par la rouille. J'ai pu démonter partiellement le plus ancien, c'est à dire séparer l'ensemble canon-console de la carcasse et déposer le barillet. J'ai pu également démonter le cadre de poignée et le grand ressort, mais le mécanisme est bloqué par la rouille et l'ensemble est déjà dans un bain de dégrippant.
Je vais avoir du pain sur la planche mais le jeu en vaut la chandelle.
D'autant plus que l'un des deux me sera remis en paiement de mes efforts chirurgicaux pour le reconduire au tir.
(À suivre.)Voici deux photos.
Logés dans une caisse vide d'obus allemands explosifs-incendiaires de 13 millimètres conditionnées en 1941, deux revolvers Walker.
Celui du haut est une réplique Palmetto, celui du bas n'a pour le moment livré aucun poinçon.
Les voici au soleil. Pour le moment ils sont dans le coma. Le Palmetto, à gauche a sa clavette en montage par la droite et il s'agit du bon montage compte tenu de la position de la vis d'arrêt elle même à droite de la console. L'autre dont le bois de crosse complètement mort et pourri m'est resté dans les mains avant de partir dans ma poubelle à bois, a sa clavette enfoncée par la gauche alors que la vis d'arrêt est à droite.
Le Palmetto a encore son ressort de canon mais tout est bloqué par la rouille. J'ai pu démonter partiellement le plus ancien, c'est à dire séparer l'ensemble canon-console de la carcasse et déposer le barillet. J'ai pu également démonter le cadre de poignée et le grand ressort, mais le mécanisme est bloqué par la rouille et l'ensemble est déjà dans un bain de dégrippant.
Je vais avoir du pain sur la planche mais le jeu en vaut la chandelle.
D'autant plus que l'un des deux me sera remis en paiement de mes efforts chirurgicaux pour le reconduire au tir.
Dernière édition par Cobravif le Ven 9 Fév 2024 - 3:19, édité 2 fois
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Les hommes se répartissent naturellement en trois classes : les orgueilleux, les prétentieux et les autres.
Ne faisant pas partie de leur classe, je n'ai jamais rencontré les autres.
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URGENCE PN
Hello DOC !
Bon courage pour ces opérations qui s'avèrent longue et délicates ! Mais tu en a sauvé bien d'autres et ces 2 malades en valent la peine !
Fait nous signe quand ils sortiront du coma !
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Marshal Carter- Messages : 1071
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Re : urgence PN
Cobravif :
Bon courage pour sauver ces deux ancêtres intoxiqués !
Mais je ne doute pas de ton succès, d'autant plus que tu seras le parrain de l'un d'eux !
Bon courage pour sauver ces deux ancêtres intoxiqués !
Mais je ne doute pas de ton succès, d'autant plus que tu seras le parrain de l'un d'eux !
Fortyniner- Messages : 2898
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Localisation : Aux confins de la Manche et du Calvados
Bulletin de santé.
Devant les opérations à entreprendre, j'ai décidé de sérier les problèmes et de laisser M. Walker Palmetto dans un coma artificiel en réa tandis que le prendrai M. Walker Inconnu en salle d'ops. Pour éviter l'infection des parties brulées, c'est à dire presque tout, j'ai commencé par enlever le bois nécrosé de la poignée et par faire tremper le tout dans une solution antiseptique après avoir séparé l'ensemble canon-console de la carcasse et enlevé le barillet de son axe. Puis j'ai laissé tout cela tremper une nuit. Un examen clinique avait montré qu'à part trois vis, toutes les autres étaient bloquées. J'ai pu enlever une vis presque entièrement dévissée de la jonction cadre de poignée-carcasse, celle de la jonction cadre de poignée-bas de la pièce pontet en laiton et celle qui fixe le pontet à la carcasse, à l'avant. Le lendemain, après une nuit de trempage dans ma solution dégrippante (sans paracétamol ajouté) j'ai pu dévisser la vis qui associe le piston de chargement au levier du même nom. Mais la vis d'axe du chien, celles de l'arrière du pontet, celle de l'axe de détente et celle du verrou de barillet, rien à faire. J'ai donc décidé de procéder à des ablations - des vissectomies, en langage chirurgical - prenant la décision de pratiquer par la suite de la chirurgie réparatrice avec greffes de vis neuves que je referai sur mesure. Notez que les vis qui ont pu survivre et qui trempent en ce moment sont au pas anglo-saxon. La journée d'hier a permis le démontage intégral du malade et un début d'ablation des croutes de rouille. Ce nettoyage encore sommaire a permis de mettre en évidence des marquages qui laissent perplexe.
Passons donc aux images.
L'arme est partiellement assemblée pour les images. Le cadre de poignée n'est même pas vissé. Le chien est remonté avec une vis refaite et son mentonnet de rochet lequel, dérouillé, a été remonté avec son ressort d'origine. Le canon brossé intérieurement laisse voir une âme brillante et des rayures en bon état. Surprise agréable quand on a vu à quoi il ressemblait avant le passage des écouvillon et brosses. Les autres pièces, grand ressort, détente, verrou de barillet, vis démontées, levier de chargement et son piston bourroir, tout ceci est dans le bain dérouillant. Il faut noter qu'il manque le ressort bifide et sa vis.
Passons donc aux images.
L'arme est partiellement assemblée pour les images. Le cadre de poignée n'est même pas vissé. Le chien est remonté avec une vis refaite et son mentonnet de rochet lequel, dérouillé, a été remonté avec son ressort d'origine. Le canon brossé intérieurement laisse voir une âme brillante et des rayures en bon état. Surprise agréable quand on a vu à quoi il ressemblait avant le passage des écouvillon et brosses. Les autres pièces, grand ressort, détente, verrou de barillet, vis démontées, levier de chargement et son piston bourroir, tout ceci est dans le bain dérouillant. Il faut noter qu'il manque le ressort bifide et sa vis.
Mais le but de ce premier bulletin de santé est surtout de montrer les marquages qu'a révélé un premier brossage. Il faut noter que sous la couche de rouille, l'acier est peu atteint et les surfaces sont encore "bonnes de guerre".
Voyons le premier marquage :
Voyons le premier marquage :
Ce qu'on devine sur cette photo mais qui se lit mieux l'arme en main a été souligné en jaune et retranscrit en blanc. Cette inscription se trouve sur le méplat supérieur de la console. Passons à la vue suivante. Sur le flanc gauche de la console, au-dessus du passage de la clavette on peut lire non le calibre de l'armes mais l'indication retranscrite en jaune.
Cette inscription se retrouve sur le côté gauche de la carcasse en avant du passage de la vis-axe du verrou de barillet.
Dans les deux cas, on note la même particularité : si l'inscription "COMPANY N°174" est bien aligné et sent le marquage d'usine, la lettre B semble avoir été frappée à part. la traduction pourrait éclairer un peu l'affaire. En américain militaire, "B Company" signifie "Compagnie B" et en français militaire nous dirions" 2e Compagnie."
À ce stage de la recherche, on pourrait conclure que soit nous sommes en présence d'un bidouillage habile, soit en présence d'une arme authentiquement Colt mais qui serait de présérie.
Des indices semblent militer pour la première solution : l'absence de tout autre marquage et en particulier de poinçon de contrôleur de réalisation - les armes étasuniennes de cette époque ne portaient pas de poinçon de banc d'épreuve mais celui d'un contrôleur privé habilité - et aussi l'absence de numéro de série, sauf à conclure que ce "N° 174" en tiendrait lieu. En fait à part les marquages cités, l'arme est totalement muette ce qui laisserait penser à une "défarbage" poussé. En outre il n'y a strictement aucun marquage sur le barillet.
Mais ces indices pourraient bien étayer aussi la seconde hypothèse. Ce numéro 174 est bien "petit" comme numéro de série. Si on se souvient des circonstances dans lesquelles est né le Colt dit "Walker" on pourrait penser que dans l'urgence Colt a livré une présérie à une unité engagée dans la guerre contre le Mexique. La commande aurait pu demander l'inscription "Company" devant le numéro de série, quitte à faire frapper par l'armurier de l'unité militaire, qui serait vraisemblablement un bataillon, la lettre désignant la compagnie d'affectation de l'arme.
Ceci aurait l'avantage de conférer à cette arme de légende une légende particulière. Et quand la légende est plus belle que la réalité, c'est la légende que l'on retient.
Toutefois, il convient de vérifier la signification de cette "ADDRESS SAML COLT NEW YORK CITY" pour définir si cette arme est un original ou une réplique maquillée. Je m'applique à cette recherche.
(À suivre)
À ce stage de la recherche, on pourrait conclure que soit nous sommes en présence d'un bidouillage habile, soit en présence d'une arme authentiquement Colt mais qui serait de présérie.
Des indices semblent militer pour la première solution : l'absence de tout autre marquage et en particulier de poinçon de contrôleur de réalisation - les armes étasuniennes de cette époque ne portaient pas de poinçon de banc d'épreuve mais celui d'un contrôleur privé habilité - et aussi l'absence de numéro de série, sauf à conclure que ce "N° 174" en tiendrait lieu. En fait à part les marquages cités, l'arme est totalement muette ce qui laisserait penser à une "défarbage" poussé. En outre il n'y a strictement aucun marquage sur le barillet.
Mais ces indices pourraient bien étayer aussi la seconde hypothèse. Ce numéro 174 est bien "petit" comme numéro de série. Si on se souvient des circonstances dans lesquelles est né le Colt dit "Walker" on pourrait penser que dans l'urgence Colt a livré une présérie à une unité engagée dans la guerre contre le Mexique. La commande aurait pu demander l'inscription "Company" devant le numéro de série, quitte à faire frapper par l'armurier de l'unité militaire, qui serait vraisemblablement un bataillon, la lettre désignant la compagnie d'affectation de l'arme.
Ceci aurait l'avantage de conférer à cette arme de légende une légende particulière. Et quand la légende est plus belle que la réalité, c'est la légende que l'on retient.
Toutefois, il convient de vérifier la signification de cette "ADDRESS SAML COLT NEW YORK CITY" pour définir si cette arme est un original ou une réplique maquillée. Je m'applique à cette recherche.
(À suivre)
Dernière édition par Cobravif le Mar 3 Nov 2020 - 7:52, édité 3 fois (Raison : CORRECTION DE COQUILLES et modif de texte.)
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Re : bulletin de santé
Cobravif :
Superbe et passionnante opération chirurgicale dont nous attendons la suite !
Reste à espérer que ce "Walker" soit "authentique", malgré son état de santé préoccupant
qui nécessiterait la greffe de pièces neuves...
Mais le principal est qu'il se remette totalement et redevienne opérationnel !
Tous mes voeux de rétablissement et bon courage à toi, Professeur Cobra !
Superbe et passionnante opération chirurgicale dont nous attendons la suite !
Reste à espérer que ce "Walker" soit "authentique", malgré son état de santé préoccupant
qui nécessiterait la greffe de pièces neuves...
Mais le principal est qu'il se remette totalement et redevienne opérationnel !
Tous mes voeux de rétablissement et bon courage à toi, Professeur Cobra !
Fortyniner- Messages : 2898
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Devant les opérations à entreprendre, j'ai décidé de sérier les problèmes et de laisser M. Walker Palmetto dans un coma artificiel en réa tandis que le prendrai M. Walker Inconnu en salle d'ops. Pour éviter l'infection des parties brulées, c'est à dire presque tout, j'ai commencé par enlever le bois nécrosé de la poignée et par faire tremper le tout dans une solution antiseptique après avoir séparé l'ensemble canon-console de la carcasse et enlevé le barillet de son axe. Puis j'ai laissé le tout tremper une nuit. Un examen clinique avait montré qu'à part trois vis, toutes les autres étaient bloquées. J'ai pu enlever une vis presque entièrement dévissée de la jonction cadre de poignée-carcasse, celle de la jonction cadre de poignée-bas de la pièce pontet en laiton et celle qui fixe le pontet à la carcasse, à l'avant. Le lendemain, après une nuit de trempage dans ma solution dégrippante (sans paracétamol ajouté) j'ai pu dévisser la vis qui associe le piston de chargement au levier du même nom. Mais la vis d'axe du chien, celles de l'arrière du pontet, celle de l'axe de détente et celle du verrou de barillet, rien à faire. J'ai donc décidé de procéder à des ablations - des vissectomies, en langage chirurgical - prenant la décision de pratiquer par la suite de la chirurgie réparatrice avec greffes de vis neuves que je referai sur mesure. Notez que les vis qui ont pu survivre et qui trempent en ce moment sont au pas anglo-saxon. La journée d'hier a permis le démontage intégral du malade et une début d'ablation des croutes de rouille. Ce nettoyage encore sommaire a permis de mettre en évidence des marquages qui laissent perplexe.
Passons donc aux images.
L'arme est partiellement assemblée pour les images. Le cadre de poignée n'est même pas vissé. Le chien est remonté avec une vis refaite et son mentonnet de rochet lequel, dérouillé; a été remonté avec son ressort d'origine. Le canon, brossé intérieurement, laisse voir une âme brillante et des rayures en bon état. Surprise agréable quand on a vu à quoi il ressemblait avant le passage des écouvillon et brosses. Les autres pièces, grand ressort, détente, verrou de barillet, vis démontées, levier de chargement et son piston, tout ceci est dans le bain dérouillant. Il faut noter qu'il manque le ressort bifide et sa vis.
Mais le but de ce premier bulletin de santé est surtout de montrer les marquages qu'a révélé un premier brossage. Il faut noter que sous la couche de rouille, l'acier est peu atteint et les surfaces sont encore "bonnes de guerre".
Voyons le premier marquage :
Ce qu'on devine sur cette photo mais qui se lit mieux l'arme en main a été souligné en jaune et retranscrit en blanc. Cette inscription se trouve sur le méplat supérieur de la console. Passons à la vue suivante. Sur le flanc gauche de la console, au-dessus du passage de la clavette on peut lire non le calibre de l'arme mais l'indication retranscrite en jaune.
Cette inscription se retrouve sur le côté gauche de la carcasse en avant du passage de la vis-axe du verrou de barillet.
Dans les deux cas, on note la même particularité : si l'inscription "COMPANY N°174" est bien alignée et sent le marquage d'usine, la lettre B semble avoir été frappée à part. La traduction pourrait éclairer un peu l'affaire. En américain militaire, "B Company" signifie "Compagnie B" et en français militaire nous dirions" 2e Compagnie."
À ce stage de la recherche, on pourrait conclure que soit nous sommes en présence d'un bidouillage habile, soit en présence d'une arme authentiquement Colt mais qui serait de présérie.
Des indices semblent militer pour la première solution : l'absence de tout autre marquage et en particulier de poinçon de contrôleur de réalisation - les armes étasuniennes de cette époque ne portaient pas de poinçon de banc d'épreuve mais celui d'un contrôleur privé habilité - et aussi l'absence de numéro de série, sauf à conclure que ce "N° 174" en tiendrait lieu. En fait à part les marquages cités, l'arme est totalement muette ce qui laisserait penser à un "défarbage" poussé. En outre il n'y a strictement aucun marquage sur le barillet.
Mais ces indices pourraient bien étayer aussi la seconde hypothèse. Ce numéro 174 est bien "petit" comme numéro de série. Si on se souvient des circonstances dans lesquelles est né le Colt dit "Walker" on pourrait penser que dans l'urgence Colt a livré une présérie à une unité engagée dans la guerre contre l'Espagne. La commande aurait pu demander l'inscription "Company" devant le numéro de série, quitte à faire frapper par l'armurier de l'unité militaire, qui serait vraisemblablement un bataillon, la lettre désignant la compagnie d'affectation de l'arme.
Ceci aurait l'avantage de conférer à cette arme de légende une légende particulière. Et quand la légende est plus belle que la réalité, c'est la légende que l'on retient.
Toutefois, il conviendrait de vérifier la signification de cette "ADDRESS SAML COLT NEW YORK CITY" pour définir si cette arme est un original ou une réplique maquillée.
Je suis allé fouiller dans de ma documentation et sur l'Internet et j'ai trouvé quelques données, en particulier la fiche ci-dessous.
Passons donc aux images.
L'arme est partiellement assemblée pour les images. Le cadre de poignée n'est même pas vissé. Le chien est remonté avec une vis refaite et son mentonnet de rochet lequel, dérouillé; a été remonté avec son ressort d'origine. Le canon, brossé intérieurement, laisse voir une âme brillante et des rayures en bon état. Surprise agréable quand on a vu à quoi il ressemblait avant le passage des écouvillon et brosses. Les autres pièces, grand ressort, détente, verrou de barillet, vis démontées, levier de chargement et son piston, tout ceci est dans le bain dérouillant. Il faut noter qu'il manque le ressort bifide et sa vis.
Mais le but de ce premier bulletin de santé est surtout de montrer les marquages qu'a révélé un premier brossage. Il faut noter que sous la couche de rouille, l'acier est peu atteint et les surfaces sont encore "bonnes de guerre".
Voyons le premier marquage :
Ce qu'on devine sur cette photo mais qui se lit mieux l'arme en main a été souligné en jaune et retranscrit en blanc. Cette inscription se trouve sur le méplat supérieur de la console. Passons à la vue suivante. Sur le flanc gauche de la console, au-dessus du passage de la clavette on peut lire non le calibre de l'arme mais l'indication retranscrite en jaune.
Cette inscription se retrouve sur le côté gauche de la carcasse en avant du passage de la vis-axe du verrou de barillet.
Dans les deux cas, on note la même particularité : si l'inscription "COMPANY N°174" est bien alignée et sent le marquage d'usine, la lettre B semble avoir été frappée à part. La traduction pourrait éclairer un peu l'affaire. En américain militaire, "B Company" signifie "Compagnie B" et en français militaire nous dirions" 2e Compagnie."
À ce stage de la recherche, on pourrait conclure que soit nous sommes en présence d'un bidouillage habile, soit en présence d'une arme authentiquement Colt mais qui serait de présérie.
Des indices semblent militer pour la première solution : l'absence de tout autre marquage et en particulier de poinçon de contrôleur de réalisation - les armes étasuniennes de cette époque ne portaient pas de poinçon de banc d'épreuve mais celui d'un contrôleur privé habilité - et aussi l'absence de numéro de série, sauf à conclure que ce "N° 174" en tiendrait lieu. En fait à part les marquages cités, l'arme est totalement muette ce qui laisserait penser à un "défarbage" poussé. En outre il n'y a strictement aucun marquage sur le barillet.
Mais ces indices pourraient bien étayer aussi la seconde hypothèse. Ce numéro 174 est bien "petit" comme numéro de série. Si on se souvient des circonstances dans lesquelles est né le Colt dit "Walker" on pourrait penser que dans l'urgence Colt a livré une présérie à une unité engagée dans la guerre contre l'Espagne. La commande aurait pu demander l'inscription "Company" devant le numéro de série, quitte à faire frapper par l'armurier de l'unité militaire, qui serait vraisemblablement un bataillon, la lettre désignant la compagnie d'affectation de l'arme.
Ceci aurait l'avantage de conférer à cette arme de légende une légende particulière. Et quand la légende est plus belle que la réalité, c'est la légende que l'on retient.
Toutefois, il conviendrait de vérifier la signification de cette "ADDRESS SAML COLT NEW YORK CITY" pour définir si cette arme est un original ou une réplique maquillée.
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* *
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Je suis allé fouiller dans de ma documentation et sur l'Internet et j'ai trouvé quelques données, en particulier la fiche ci-dessous.
C'est celle - traduite - du récapitulatif du contrat initial de 1847 avec l'armée de terre U.S.
Les 1000 exemplaires du contrat sont répartis en 4 lots de 220 armes et un de 120. Contrairement à ce que je pensais avant-hier la lettre, dans mon cas un B, était portée à la manufacture une fois l'arme prête au conditionnement pour expédition.
En plus des 1000 pièces destinées aux militaires Colt a produit 1850 exemplaires destinés au marché civil. Cadiou, (Les Colt, revolvers à percussion et conversions, volume 1 p. 25,) écrit ceci à propos de la marque de note de bas de page (*)
(*) Cette gravure peu profonde a partiellement ou totalement
disparu avec le temps.
L'état intérieur du canon est correct avec des rayures bien visibles, mais on peut penser que la graisse d'un nettoyage ancien a protégé l'acier. Pour nettoyer la couche de crasse j'ai passé un écouvillon torsadé en acier imprégné de White Spirit. Puis une brosse bronze imprégnée d'huile de vaseline et les rayures sont apparues. Un brossage à la brosse nylon a ramené l'âme à un état satisfaisant autorisant le tir. Les chambres du barillet sont encore imprégnées de White Spirit. J'ai pu démonter 5 des 6 cheminées. Elles trempent encore et je me réserve de les examiner minutieusement plus tard.
Hier j'ai refait les vis que j'avais dû détruire et fabriqué un ressort bifide et sa vis qui manquaient et j'ai remonté partiellement l'arme. Le grand ressort est "mollasson" mais m'a permis d'essayer le fonctionnement de l'arme. Les deux crans - sûreté et armé - fonctionnent et l'indexation est bonne. C'est le ressort de percussion mollasson qui m'embête. Il faut que je trouve de la lame adéquate pour le refaire. Je pense que je vais aussi refaire un ressort bifide plus fort, le départ étant trop sensible à mon goût.
Les pièces du mécanisme sont trempées et non cémentées ce qui facilite le travail. J'ai du braser la détente au niveau du trou d'axe et j'ai du retremper la pièce à l'huile avant de re-forer le trou de passage de l'axe. Au testeur l'acier était à nouveau dur. En passant une lime fine pour dégager la crasse du cran de l'armé du chien, j'ai bien senti que la réaction sous la lime est celle d'acier trempé et non celle désagréable de l'acier cémenté.
Je dispose d’outils à frapper de diverses polices d'armurerie, mais rien qui me permettrait de bidouiller des marquages "manquant" sur cette arme. Donc plus ça va plus je me dis que si cette arme est une réplique bidouillée je salue l'art du contrefacteur. Il a même omis certains marquages réputés se trouver sur des Walker d'époque mais pour lesquels la documentation ne fait pas la différence entre les armes du contrat militaire initial et celles des productions destinées au marché civil. Certes, il a comme nous pu trouver de la documentation, mais alors, pourquoi n'a-t-il pas reproduit tous les marquages ?
Les marquages d'armes militaires comprennent rarement tout ce qui est exigé pour le marché civil. En particulier les marques de contrôle ne sont pas portées sur les armes militaires. Les MAB FI sport que je détenais dans l'armurerie de l'unité que je commandais et qui étaient destinés aux tireurs sportifs civils comme militaires portaient les poinçons d'épreuve du banc national d'essai de Saint-Étienne ainsi que les données exigées par les règles internationales alors que "mes" MAC 50 ne portaient que les numéros de série et rien d'autre.
Il est possible que ce "minimalisme poinçonnien" ait été appliqué aux armes du premier contrat militaire vu l'urgence et que l'on ne trouve que l'adresse du dessus de console et le numéro de série d'un style un peu spécial, marquages qui étaient des données indispensables à Colt et à son client l'armée de terre.
Je continue mon travail chirurgical mais vais encore chercher à lever l'indétermination sur le test ADN du malade.
Hier j'ai refait les vis que j'avais dû détruire et fabriqué un ressort bifide et sa vis qui manquaient et j'ai remonté partiellement l'arme. Le grand ressort est "mollasson" mais m'a permis d'essayer le fonctionnement de l'arme. Les deux crans - sûreté et armé - fonctionnent et l'indexation est bonne. C'est le ressort de percussion mollasson qui m'embête. Il faut que je trouve de la lame adéquate pour le refaire. Je pense que je vais aussi refaire un ressort bifide plus fort, le départ étant trop sensible à mon goût.
Les pièces du mécanisme sont trempées et non cémentées ce qui facilite le travail. J'ai du braser la détente au niveau du trou d'axe et j'ai du retremper la pièce à l'huile avant de re-forer le trou de passage de l'axe. Au testeur l'acier était à nouveau dur. En passant une lime fine pour dégager la crasse du cran de l'armé du chien, j'ai bien senti que la réaction sous la lime est celle d'acier trempé et non celle désagréable de l'acier cémenté.
Je dispose d’outils à frapper de diverses polices d'armurerie, mais rien qui me permettrait de bidouiller des marquages "manquant" sur cette arme. Donc plus ça va plus je me dis que si cette arme est une réplique bidouillée je salue l'art du contrefacteur. Il a même omis certains marquages réputés se trouver sur des Walker d'époque mais pour lesquels la documentation ne fait pas la différence entre les armes du contrat militaire initial et celles des productions destinées au marché civil. Certes, il a comme nous pu trouver de la documentation, mais alors, pourquoi n'a-t-il pas reproduit tous les marquages ?
Les marquages d'armes militaires comprennent rarement tout ce qui est exigé pour le marché civil. En particulier les marques de contrôle ne sont pas portées sur les armes militaires. Les MAB FI sport que je détenais dans l'armurerie de l'unité que je commandais et qui étaient destinés aux tireurs sportifs civils comme militaires portaient les poinçons d'épreuve du banc national d'essai de Saint-Étienne ainsi que les données exigées par les règles internationales alors que "mes" MAC 50 ne portaient que les numéros de série et rien d'autre.
Il est possible que ce "minimalisme poinçonnien" ait été appliqué aux armes du premier contrat militaire vu l'urgence et que l'on ne trouve que l'adresse du dessus de console et le numéro de série d'un style un peu spécial, marquages qui étaient des données indispensables à Colt et à son client l'armée de terre.
Je continue mon travail chirurgical mais vais encore chercher à lever l'indétermination sur le test ADN du malade.
*
* *
J'ai continué l'examen clinique dermatologique. Sachant où chercher le marquage U. S. 1847, j'ai minutieusement scruté les abords du passage de clavette du côté droit et j'ai trouvé ceci :* *
J'ai reproduit en jaune les chiffres plus lisibles l'arme en main que sur la photo. J'ai mis un point juste sous le chiffre frappé ; l’alignement entre la bas du chiffre en jaune et le point correspondant indique l'orientation du chiffre frappé. Demain je vais chercher le "U. S." qui doit se trouver au-dessus. Le fait que les chiffres de la date ne sont pas alignés, à l'instar du B de la numérotation déjà étudiée, laisse penser à une frappe manuelle. Cela ne facilite pas la recherche sur une surface tout de même marquée par l'oxydation.
Nous avons aussi évoqué l’état des rayures du canon. Pour éviter toute fantasmagorie, les voici :
Nous avons aussi évoqué l’état des rayures du canon. Pour éviter toute fantasmagorie, les voici :
Vue des rayures depuis la bouche du canon...
... et depuis le cône de forcement.
Tous ces indices me laissent penser à une arme authentiquement ancienne et qui aurait fait l'objet du contrat initial. Je ne suis toujours pas parvenu à démonter la dernière cheminée. Je ré-essaierai demain.
Nota :
Pour retrouver les marquages là où ma documentation m'indique où les trouver, j'utilise de la laine d'acier ou du papier abrasif n° 320 pour revenir au métal poli sans effacer les restes de marquage. Cela me rappelle le travail des archéologues de l'IFAPO* auquel j'ai pu assister lorsque je vivais en Jordanie.
* Institut d'Archéologie du Proche Orient.Nota :
Pour retrouver les marquages là où ma documentation m'indique où les trouver, j'utilise de la laine d'acier ou du papier abrasif n° 320 pour revenir au métal poli sans effacer les restes de marquage. Cela me rappelle le travail des archéologues de l'IFAPO* auquel j'ai pu assister lorsque je vivais en Jordanie.
Dernière édition par Cobravif le Mer 4 Nov 2020 - 23:27, édité 1 fois (Raison : CORRECTION DE COQUILLES)
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Ne faisant pas partie de leur classe, je n'ai jamais rencontré les autres.
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Fortyniner aime ce message
Re : la clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation
Cobravif :
Félicitations pour ton travail exemplaire, comme toujours, cher ami !
J'espère sincèrement que tu sauras lever le voile sur le passé de ce Walker
et qu'il sera reconnu comme un authentique !
Bon courage à toi ! Amitiés !
Félicitations pour ton travail exemplaire, comme toujours, cher ami !
J'espère sincèrement que tu sauras lever le voile sur le passé de ce Walker
et qu'il sera reconnu comme un authentique !
Bon courage à toi ! Amitiés !
Fortyniner- Messages : 2898
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Bravo l'ami ! Beau travail de restauration et de recherche ! Si ce Walker est un authentique comme tu as l'air de le penser tu as là un beau spécimen dont tu pourras être fier !
Marshal Carter- Messages : 1071
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Je n'ai pu travailler sur cette arme qui me passionne qu'hier après-midi. J'ai fait essentiellement de la visserie. Les côtes de visserie sur cette arme sont non seulement anglo-saxonnes, mais encore anciennes. Elles tournent autour de 5,8 ou 4,6 millimètres quand ce n'est pas 3,8 mm pour certains axes. J'ai donc dû utiliser un petit tour d'ajusteur mécanicien cadeau de feu mon papa il y a quarante ans. Cet outil merveilleux a un système d'avance automatique très astucieux mais comme sur les six vis que j'avais à refaire il n'y en avait que trois identiques. J'ai pris plus de trois heures pour usiner ces vis. j'ai donc pu enfin remonter intégralement l'arme. Voici une photo :
La cale en bois insérée dans la poignée joue le rôle de maintien du grand ressort que remplit normalement le bloc de noyer qui garnit la poignée. Comme cette pièce de bois était entièrement pourrie, je vais devoir la refaire. En l'état l'arme fonctionne avec une bonne indexation.
Comme il était trop tard pour me mettre à ce travail d'ébénisterie qu'est la taille du bloc de poignée, je me suis penché sur le surfaçage de l'arme. L'oxydation a laissé sur l'acier des taches qui résistent. je suis pris entre le désir compréhensible de rendre à cette arme un aspect non de neuf mais au moins de bronzage patiné et la crainte de faire disparaître les marquages qui sont déjà bien effacés. La redoutable Mme Cobravive m'a suggéré de repolir et rebronzer l'arme. Alors comme il me restait du temps avant de fermer l'atelier, j'ai pris le risque de polir la console pour voir si on pouvait revenir à une surface "bronzable." Pour tenter de protéger les gravures éventuelle, j'ai utilisé une cale à polir en bois dur. J'ai attaqué à l'endroit de la date et l'oxyde ferreux (rouille noire) a peu à peu disparu et la date est redevenue plus visible. La frappe avait apparemment été assez profonde. Sur ma lancée j'ai cherche le U.S. l'oxydation était plus profonde et j'ai d’abord pensé que le marquage était perdu mais j'ai fini par le voir apparaître, certes très effacé mais visible, voyez donc :
J'ai un peu gratté au pointeau l'emplacement des deux points pour les repérer par rapport à des gravures de rouille. J'y ai été un peu fort et l'enlèvement de l'oxydation a causé un élargissement de ces points parce que les bord en avaient été émoussés
J'ai donc trouvé le marquage qui me manquait pour une version militaire de l'arme selon la documentation dont je dispose.
Plus ça va, plus je pense que cette arme est authentique. Ce qui semble certain, c'est qu'elle est ancienne vu les côtes de vis et qu'elle vient d'Amérique.
J'ai donc trouvé le marquage qui me manquait pour une version militaire de l'arme selon la documentation dont je dispose.
Plus ça va, plus je pense que cette arme est authentique. Ce qui semble certain, c'est qu'elle est ancienne vu les côtes de vis et qu'elle vient d'Amérique.
Dernière édition par Cobravif le Ven 9 Fév 2024 - 3:28, édité 1 fois
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Les hommes se répartissent naturellement en trois classes : les orgueilleux, les prétentieux et les autres.
Ne faisant pas partie de leur classe, je n'ai jamais rencontré les autres.
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Re : la clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation
Cobravif :
Bravo, cher professeur, pour ce travail de recherche admirable !
Je crois comme toi que ce Walker est authentique et que tu lèveras complètement le voile sur son historique !
Bonne continuation ! Amitiés !
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Je crois comme toi que ce Walker est authentique et que tu lèveras complètement le voile sur son historique !
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Fortyniner- Messages : 2898
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Je réponds ceci à un post sur un autre forum.
J'ai conclu ce matin par la phrase suivante : "Sauf sur le barillet où je n'ai rien, mais Cadiou l'explique très bien, j'ai donc les marquages au bon endroit. Plus ça va et plus ça sent l’authentique".
lakota a écrit:Diable,diable, voilà qui devient très intéressant.
Tu n’as pas précisé si la personne qui t’a remis ces deux armes connaissait tout ou partie de leur histoire.
J’ai un peu de mal à croire à une arme authentique, mais j’avoue en même temps que ce serait une très belle surprise.
Poursuivez vos investigations,inspecteur Cobra, elles sont passionnantes !!
Selon la personne qui m'a remis ces deux armes à restaurer, celui sur lequel je travaille actuellement à été vendu à l'ancien propriétaire comme une arme d'époque. L'autre porte les marquages de Palmetto mais je n'ai pas encore examiné ses poinçons en détail pour la datation. Seulement il y a tant de magouilles dans le milieu des collectionneurs que je reste prudent. Pourtant nombreux sont les indices qui militent pour une fabrication au XIXe siècle et dans le monde anglo-saxon, notamment les côtes des vis. À part les cheminées qui sont au pas de 6 x 0,75 qui est une côte à la fois ancienne et actuelle, les autres vis sont à des côtes bâtardes même pour la normalisation anglo-saxonne actuelle.[/justify
J'ai eu aussi cet échange sur le même autre forum :
Ces deux photos sont intéressantes mais elles portent sur un modèle destiné au secteur public, c'est à dire aux 1850 exemplaires qui ont suivi la commande militaire initiale. On voir d'ailleurs sur la photo du haut le cran de mire monté sur le sommet de la console. La frappe de ces exemplaires et plus nette et mieux alignée, encore que sur la date 1847 la photo montre un alignement à la main. Je suis sûr que sur cette arme on trouve plus de marquages que sur la mienne, notamment des poinçons de contrôle terminal que l'on ne trouve pas sur les armes vendues à l'armée, les bordereaux de livraison valant garantie pour les armes numéro par numéro.
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J'ai eu aussi cet échange sur le même autre forum :
clifou a écrit:On commence à rêver !!
Une chose est certaine pour la date elle est placée au bon endroit, près du trou ,la vis effleurant les chiffres.
Pour le US , c'est plus difficile à voir. Certains photographes réalisent une série d'images en variant la direction de la lumière (pas l'appareil photo) et superposent les images informatiquement pour faire apparaître les écritures.
Ces deux photos sont intéressantes mais elles portent sur un modèle destiné au secteur public, c'est à dire aux 1850 exemplaires qui ont suivi la commande militaire initiale. On voir d'ailleurs sur la photo du haut le cran de mire monté sur le sommet de la console. La frappe de ces exemplaires et plus nette et mieux alignée, encore que sur la date 1847 la photo montre un alignement à la main. Je suis sûr que sur cette arme on trouve plus de marquages que sur la mienne, notamment des poinçons de contrôle terminal que l'on ne trouve pas sur les armes vendues à l'armée, les bordereaux de livraison valant garantie pour les armes numéro par numéro.
J'ai conclu ce matin par la phrase suivante : "Sauf sur le barillet où je n'ai rien, mais Cadiou l'explique très bien, j'ai donc les marquages au bon endroit. Plus ça va et plus ça sent l’authentique".
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Travaux (suite)
Les vis ayant été refaites, je me suis attaqué au grand ressort trop faiblard pour mon goût. J'ai pris la décision, compte tenu de la vraisemblance croissante de travailler sur une arme d'origine Colt du marché militaire, de conserver le maximum des pièces d'origine. Donc, au lieu de refaire le ressort anémique j'ai décidé de le doper en lui adjoignant de la lame ressort. Ayant étudié la cinématique du ressort pendant le mouvement de rotation du chien, j'ai adopté le dispositif suivant :
Les vis ayant été refaites, je me suis attaqué au grand ressort trop faiblard pour mon goût. J'ai pris la décision, compte tenu de la vraisemblance croissante de travailler sur une arme d'origine Colt du marché militaire, de conserver le maximum des pièces d'origine. Donc, au lieu de refaire le ressort anémique j'ai décidé de le doper en lui adjoignant de la lame ressort. Ayant étudié la cinématique du ressort pendant le mouvement de rotation du chien, j'ai adopté le dispositif suivant :
Apparemment la percussion devrait se faire normalement.
Comme il m'était possible de remonter l'arme je me suis attaqué aussi à la confection du bloc de crosse en noyer du Cachemire. Je l'ai humidifié pour éviter les coups de râpe intempestifs :
Voici le bloc travaillé intérieurement et juste dégrossi extérieurement. Pour aller plus loin dans le polissage du bois, il me fallait le laisser sécher. J'en ai profité pour me pencher sur le système de verrouillage sur levier de chargement qui est totalement absent. J'ai donc reproduit le système d'origine mais il ne me plaît pas et je vais tenter de réaliser un système plus fiable.
En attendant, le bloc de crosse ayant séché, j'ai poli de bois pour pouvoir remonter larme avant la nuit. Il restera soit à vieillir le bois, soit à repolir l'arme pour la re-bronzer. Mais cette dernière solution ne me sied pas. Ce serait une réplique ou une copie, je n’hésiterais pas, mais là, j'ai eu trop de mal à retrouver les marquages pour prendre le risque de les effacer sur ce qui me semble de plus en plus être un vrai original. Voici donc l'arme en l'état actuel :
En attendant, le bloc de crosse ayant séché, j'ai poli de bois pour pouvoir remonter larme avant la nuit. Il restera soit à vieillir le bois, soit à repolir l'arme pour la re-bronzer. Mais cette dernière solution ne me sied pas. Ce serait une réplique ou une copie, je n’hésiterais pas, mais là, j'ai eu trop de mal à retrouver les marquages pour prendre le risque de les effacer sur ce qui me semble de plus en plus être un vrai original. Voici donc l'arme en l'état actuel :
... et côté jardin.
Bientôt les essais au tir.
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Re : la clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation
Cobravif :
Excellent travail, comme toujours, professeur Cobra !
Je suis aussi persuadé que ce Walker est un authentique, mais je me demande de quel lot de 1850 revolvers
tu parles, à moins que ce soit des Whitneyville-Hartford Dragoon fabriqués ensuite mais dont la production n'a
pas dépassé les 1340 exemplaires (selon R.L. Wilson dans son livre "Colt, une légende américaine) ou Walker
de transition, avant la sortie des Dragoon 1st model, les premiers Walker "civil" n'étant produits qu'à 100 pièces...
Néanmoins, bon courage à toi ! Amitiés !
Excellent travail, comme toujours, professeur Cobra !
Je suis aussi persuadé que ce Walker est un authentique, mais je me demande de quel lot de 1850 revolvers
tu parles, à moins que ce soit des Whitneyville-Hartford Dragoon fabriqués ensuite mais dont la production n'a
pas dépassé les 1340 exemplaires (selon R.L. Wilson dans son livre "Colt, une légende américaine) ou Walker
de transition, avant la sortie des Dragoon 1st model, les premiers Walker "civil" n'étant produits qu'à 100 pièces...
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Fortyniner- Messages : 2898
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Rudi1960 aime ce message
Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Tu as raison, Fortyniner. 1850 est le nombre de commémoratifs sortis en1980.
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Aà la suite de nombreuses remarques intéressantes sur une autre forum, j'ai été conduit à lancer le post qui suit.
Le bronzage paraît plus sombre qu'il ne l'est en réalité. J'ai laissé le barillet poli mais je pense que je le bronzerais s'il s'avérait qu'il souffre de la pluie.
Le bloc crosse :
Le bois est ajusté mais encore brut d'écrouissage. Si je le vernis, il sera trop neuf pour cadrer avec le reste de l'arme. Je pense donc que je vais le cirer mais en l'imprégnant de cire en profondeur. En tout cas on peut voir sur cette photo que le bronzage est moins criard que sur la première photo de ce post.
Le ressort de levier de chargement :
J'ai choisi de faire plutôt efficace au verrouillage que pratique au chargement. C’est un prototype et je vais essayer son efficacité.
En position levier relevé, ont voir le cran de la lame ressort en maintien du levier.
En position levier baissé, le ressort fait son apparition bien étrange, comme avec le ressort d'origine. Je rappelle que sur cette arme le ressort de verrouillage du système de chargement avait disparu.
À l'examen des arguments des uns et des autres, ce D manquant sur mon revolver conduit à penser voire à conclure que même s'il s'agit d'une arme ancienne, elle ne serait pas un Colt proprement dit. En tout état de cause, il n'est pas à vendre et mes héritiers pourront tout de même en tirer un bon prix s'ils savent y faire.
En attendant, aujourd'hui, essais de tir si le ressort de percussion est assez dopé pour faire détoner les amorces.
(À suivre)
J'ai suivi toutes vos remarques et interrogations. Elles rejoignent mes réflexions.
Moi aussi, une fois le nettoyage fini j'ai noté ce qui est une faute d'orthographe du mot ADRESS au lieu de ADDRESS. J'ai mis cette particularité sur le fait qu'en 1847 on était encore dans la période hésitante de l'anglais étasunien qui écrit "defense" au lieu de "defence", emploie "baggage" prononcé bægɪdʒ au lieu de "luggage", emploie "maybe" au lieu de "perhaps", prononce missaïl au lieu de messel pour "missile". Toujours sur la lancée d'une certaine mode francophile de l'époque mode qui a duré jusqu'après la guerre de 14 -19 et que l'on trouve encore dans le corps des US Marines, les Étasuniens ont adopté le mot "automobile"( prononcé 'ɔːtəməʊbiːl) quand les britanniques ont choisi "motorcar", "motor car" ou "motor-car."
La langue s'est peu à peu normalisée, mais des différences restent et une orthographe proprement étasunienne s'est mise en place. Et aujourd’hui, "adress" compte comme une faute d’orthographe aux États-Unis comme en Angleterre.
Toutefois pour les Britts "The United States are ..." alors que pour les étasuniens "The United States is... "
Comme le répétait à l'envi George Bernard Shaw : Les peuples britannique et américain sont divisés par une langue commune."
Ensuite à l'examen des photos du "B COMPANY No 163 j'ai regardé le talon de crosse et le bloc pontet en laiton : aucun marquage. Alors j'ai été saisi d'un nouveau doute. Je n'avais trouvé que les marquages que je vous ai montrés et en particulier il manquait les poinçons belges que je connais bien, ayant des armes belges, notamment des Lefaucheux dont un 11 mm Auguste Francotte et un Lebossu d'époque en 32 à percussion centrale venant de ma famille. Pour avoir travaillé le métal de ce Walker, j'ai bien senti qu'il en un acier bien plus costaud que celui des répliques italiennes et que les pièces du mécanisme, notamment la détente-gâchette, sont en acier trempé et non cémenté.
Enfin, la visserie est aux pas anglo-saxons et en des diamètres anglo-saxons anciens à tel point que les jeux de filières au pas anglo-saxons actuels ne me permettaient pas de fabriquer les vis à remplacer, vis que j'ai dû usiner au tour d'ajusteur. Tout ceci m'a conduit :
1) à douter que cette arme soit une réplique ou copie européenne,
2) à conclure qu'elle est vraiment ancienne.
Et bien sûr à espérer qu'il s'agissait d'un arme du marché militaire initial. Si ce n'est pas le cas, ce qui semble se dessiner, nos échanges ont apporté une certaine lumière sur cette arme et une amélioration des mes connaissances sur le Colt Walker qui n'avait jamais été mon arme de prédilection. Les choses ont changé et il me tarde de la faire fumer au stand.
Comme j'ai la ferme intention de beaucoup tirer avec et pour éviter de devoir la traiter d’urgence à l'huile chaque fois que la pluie l'aura atteinte, j'ai pris la décision de la re-bronzer. J'ai fait un traitement de surface qui va se patiner rapidement et qui estompe les marques de petite vérole que présente encore le barillet que j'ai laissé poli, marques qui se voient encore en examinant de près les parties bronzées. Je vous mets ici les dernières photos qui datent d'hier, avec les commentaires.
Vue d'ensemble :Moi aussi, une fois le nettoyage fini j'ai noté ce qui est une faute d'orthographe du mot ADRESS au lieu de ADDRESS. J'ai mis cette particularité sur le fait qu'en 1847 on était encore dans la période hésitante de l'anglais étasunien qui écrit "defense" au lieu de "defence", emploie "baggage" prononcé bægɪdʒ au lieu de "luggage", emploie "maybe" au lieu de "perhaps", prononce missaïl au lieu de messel pour "missile". Toujours sur la lancée d'une certaine mode francophile de l'époque mode qui a duré jusqu'après la guerre de 14 -19 et que l'on trouve encore dans le corps des US Marines, les Étasuniens ont adopté le mot "automobile"( prononcé 'ɔːtəməʊbiːl) quand les britanniques ont choisi "motorcar", "motor car" ou "motor-car."
La langue s'est peu à peu normalisée, mais des différences restent et une orthographe proprement étasunienne s'est mise en place. Et aujourd’hui, "adress" compte comme une faute d’orthographe aux États-Unis comme en Angleterre.
Toutefois pour les Britts "The United States are ..." alors que pour les étasuniens "The United States is... "
Comme le répétait à l'envi George Bernard Shaw : Les peuples britannique et américain sont divisés par une langue commune."
Ensuite à l'examen des photos du "B COMPANY No 163 j'ai regardé le talon de crosse et le bloc pontet en laiton : aucun marquage. Alors j'ai été saisi d'un nouveau doute. Je n'avais trouvé que les marquages que je vous ai montrés et en particulier il manquait les poinçons belges que je connais bien, ayant des armes belges, notamment des Lefaucheux dont un 11 mm Auguste Francotte et un Lebossu d'époque en 32 à percussion centrale venant de ma famille. Pour avoir travaillé le métal de ce Walker, j'ai bien senti qu'il en un acier bien plus costaud que celui des répliques italiennes et que les pièces du mécanisme, notamment la détente-gâchette, sont en acier trempé et non cémenté.
Enfin, la visserie est aux pas anglo-saxons et en des diamètres anglo-saxons anciens à tel point que les jeux de filières au pas anglo-saxons actuels ne me permettaient pas de fabriquer les vis à remplacer, vis que j'ai dû usiner au tour d'ajusteur. Tout ceci m'a conduit :
1) à douter que cette arme soit une réplique ou copie européenne,
2) à conclure qu'elle est vraiment ancienne.
Et bien sûr à espérer qu'il s'agissait d'un arme du marché militaire initial. Si ce n'est pas le cas, ce qui semble se dessiner, nos échanges ont apporté une certaine lumière sur cette arme et une amélioration des mes connaissances sur le Colt Walker qui n'avait jamais été mon arme de prédilection. Les choses ont changé et il me tarde de la faire fumer au stand.
Comme j'ai la ferme intention de beaucoup tirer avec et pour éviter de devoir la traiter d’urgence à l'huile chaque fois que la pluie l'aura atteinte, j'ai pris la décision de la re-bronzer. J'ai fait un traitement de surface qui va se patiner rapidement et qui estompe les marques de petite vérole que présente encore le barillet que j'ai laissé poli, marques qui se voient encore en examinant de près les parties bronzées. Je vous mets ici les dernières photos qui datent d'hier, avec les commentaires.
Le bronzage paraît plus sombre qu'il ne l'est en réalité. J'ai laissé le barillet poli mais je pense que je le bronzerais s'il s'avérait qu'il souffre de la pluie.
Le bloc crosse :
Le bois est ajusté mais encore brut d'écrouissage. Si je le vernis, il sera trop neuf pour cadrer avec le reste de l'arme. Je pense donc que je vais le cirer mais en l'imprégnant de cire en profondeur. En tout cas on peut voir sur cette photo que le bronzage est moins criard que sur la première photo de ce post.
Le ressort de levier de chargement :
J'ai choisi de faire plutôt efficace au verrouillage que pratique au chargement. C’est un prototype et je vais essayer son efficacité.
En position levier relevé, ont voir le cran de la lame ressort en maintien du levier.
En position levier baissé, le ressort fait son apparition bien étrange, comme avec le ressort d'origine. Je rappelle que sur cette arme le ressort de verrouillage du système de chargement avait disparu.
À l'examen des arguments des uns et des autres, ce D manquant sur mon revolver conduit à penser voire à conclure que même s'il s'agit d'une arme ancienne, elle ne serait pas un Colt proprement dit. En tout état de cause, il n'est pas à vendre et mes héritiers pourront tout de même en tirer un bon prix s'ils savent y faire.
En attendant, aujourd'hui, essais de tir si le ressort de percussion est assez dopé pour faire détoner les amorces.
(À suivre)
Dernière édition par Cobravif le Mar 10 Nov 2020 - 2:27, édité 1 fois (Raison : CORRECTION DE COQUILLES)
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Re : la clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation
Cobravif :
Merci, cher ami, pour ce compte-rendu précis et ces belles photos de ton Walker rebronzé !
Néanmoins, il fait maintenant un peu trop "neuf", mais le barillet laissé presque en blanc
semble plus d'époque, d'autant que la gravure originelle a disparu, ou n'a jamais existé (?)...
On peut se demander si cette arme n'a pas été montée avec des pièces disparates, si c'est
un authentique, puisque cela s'est pratiqué à l'époque à la fin de la production du Walker et
au début de celle du Fluck ou du Walker transition et du Whitneyville-Hartford...
Je souhaite qu'il soit d'époque, tout de même, sans parler de sa valeur historique ou pécuniaire...
Je te joins la photo du mien, une modeste reproduction San Marco de 1973, que j'ai volontairement
"customisé ou esquinté, selon les goûts (LoL) et dont tu m'as dépanné pour le ressort de levier :
Avec toutes mes amitiés !
Merci, cher ami, pour ce compte-rendu précis et ces belles photos de ton Walker rebronzé !
Néanmoins, il fait maintenant un peu trop "neuf", mais le barillet laissé presque en blanc
semble plus d'époque, d'autant que la gravure originelle a disparu, ou n'a jamais existé (?)...
On peut se demander si cette arme n'a pas été montée avec des pièces disparates, si c'est
un authentique, puisque cela s'est pratiqué à l'époque à la fin de la production du Walker et
au début de celle du Fluck ou du Walker transition et du Whitneyville-Hartford...
Je souhaite qu'il soit d'époque, tout de même, sans parler de sa valeur historique ou pécuniaire...
Je te joins la photo du mien, une modeste reproduction San Marco de 1973, que j'ai volontairement
"customisé ou esquinté, selon les goûts (LoL) et dont tu m'as dépanné pour le ressort de levier :
Avec toutes mes amitiés !
Fortyniner- Messages : 2898
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
après avoir lu les 2 posts, ici et sur l'autre forum, je me demandais si les USA à l'époque (ou les usines Colt) n'aurai pas pu commander un lot de Walker en Belgique, ce qui pourrait peut être expliquer les marquages B compagnies... et le D manquant... mais je ne suis pas un grand connaisseur !
biker13- Messages : 626
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Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Le travail d'un maître. Très beau boulot.
Rudi1960- Messages : 645
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Convalescence de Walker le Vieux.
Après un séjour chirurgical qui a vu le remplacement de plusieurs pièces refaites à l'identique, vis et axes et, en version améliorée, le ressort de maintien en place du levier de chargement, Walker le Vieux est entré en rééducation au tir. Avec un barillet de cartouches de tir réduit du système H. C.
Hier, il a fait ses premiers tirs à poudre noire. J'en ai profité pour essayer des nouvelles amorces. Mais voyons d'abord une photo d'ensemble.
Pour mes "nouvelles" amorces je suis parti de celles-ci qu'on trouve dans les magasins de farces et attrapes et dont la déflagration allume la poudre noire et les cartouches papier à culot de papier flash.
Hier, il a fait ses premiers tirs à poudre noire. J'en ai profité pour essayer des nouvelles amorces. Mais voyons d'abord une photo d'ensemble.
Pour mes "nouvelles" amorces je suis parti de celles-ci qu'on trouve dans les magasins de farces et attrapes et dont la déflagration allume la poudre noire et les cartouches papier à culot de papier flash.
J'en ai garni des amorces "large pistol" boxer tirées dont j'ai enlevé les enclumes. Il faut forcer un peu pour les insérer et bien ébavurer le reste d'attache au bloc de 8 amorces.
J'en ai rempli une boite qui avait contenu des amorces 1075 ordinaires. Il faut un peu forcer pour en garnir les cheminées mais elles restent bien à poste parce que l'enveloppe serre bien le cône de cheminée et les corps d'amorces "large pistol", solides, ne se déchirent pas au tir. Défaut : cela revient bien plus cher que les amorces PN normales et la préparation est longue. Mais en cas de pénurie cela pourrait être utile.
Ces amorces ont servi à participer à la rééducation de Walker-le Vieux qui a tiré trois de mes balles diabolo et trois balles ogivales. Je n'ai recherché dans ma butte que pendant peu de temps et je n'ai récupéré qu'une diabolo qui a 'champignonné' en traversant la planche de bois compressé.
Ces amorces ont servi à participer à la rééducation de Walker-le Vieux qui a tiré trois de mes balles diabolo et trois balles ogivales. Je n'ai recherché dans ma butte que pendant peu de temps et je n'ai récupéré qu'une diabolo qui a 'champignonné' en traversant la planche de bois compressé.
Les deux balles de droite n'ont pas été tirées. Sur celle de gauche deux choses à noter : elle est arrivée bien de face et les traces de moule ont été émoussées - trace de coupe-jet - ou ont disparu comme celle de la jonction des deux demi-moules. Pas besoin de s'énerver à "rouler" ses balles.
Comme cela me vrillait les yeux de voir ce Walker bicolore, j’ai décidé de rebronzer le barillet. J'ai tenté un jaspage mais j'ai attendu trop longtemps avant d'arrêter la réaction et il est devenu d'un bleu presque uni. Autour des cheminées on trouve encore des zones légèrement jaunes. Pardon, Forty mais rassure-toi, il ne peut pas passer pour un neuf. Je dirais même qu'il pourrait passer pour un authentique n'étaient les constats que nous avons faits qui invalident cette hypothèse.
Comme M. Palmetto Walker est à son tour en salle d'opération, j'ai pu tester que les pièces de deux armes ne sont pas identiques et de sont donc pas compatibles. En particulier l'axe de barillet du Palmetto est d'un diamètre bien inférieur (1,5 mm) à celui de l'axe du Walker le Vieux.
Additif pour toi, Fortyniner : Sur le Palmetto dont le barillet a bien souffert, on devine par endroit des éléments de la gravure. En polissant le barillet de Walker le Vieux, j'ai trouvé de traces qui pourraient être de la gravure mais vraiment très effacée comme cela a été le cas des Walker du marché militaire ayant eu une vie de guerre. Sur beaucoup de ces armes à force de polir le barillet qui n'était paraît-il pas bronzé à l'origine, la gravure à la molette qui était peu profonde finissait par disparaître
Additif pour toi, Fortyniner : Sur le Palmetto dont le barillet a bien souffert, on devine par endroit des éléments de la gravure. En polissant le barillet de Walker le Vieux, j'ai trouvé de traces qui pourraient être de la gravure mais vraiment très effacée comme cela a été le cas des Walker du marché militaire ayant eu une vie de guerre. Sur beaucoup de ces armes à force de polir le barillet qui n'était paraît-il pas bronzé à l'origine, la gravure à la molette qui était peu profonde finissait par disparaître
Dernière édition par Cobravif le Lun 3 Oct 2022 - 19:06, édité 6 fois (Raison : remplacement de "small pistol" par "large pistol". Correction de coquilles.)
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Re : la clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation
Mon cher Cobra :
Félicitations pour ton travail toujours de haut niveau !
Ce Walker le Vieux n'est donc vraisemblablement pas "authentique" ? Dommage...
Je me demande néanmoins s'il n'est pas d'époque mais reconstitué à partir de pièces disparates de Walker...
Mais je suppose que tu as fait ou feras les recherches nécessaires pour dévoiler son identité définitive...
D'autre part, une fois "rebronzé", il n'a pas l'air "neuf" non plus mais sa couleur me choque quelque peu :
vu son ancienneté supposée, il devrait être très débronzé, comme le mien qui n'est qu'une reproduction
italienne et cette couleur très foncée détonne beaucoup...
Tu pourras toujours faire comme moi, ou plutôt mieux, pour le "customiser"...
En outre, je ne comprends pas bien ton essai avec le système de tir réduit H. & C. : quel calibre de projectiles,
quelle dose de P.N., et ces amorces différentes...
Je ne doute pas de ta capacité à ce travail, évidemment...
Bonne continuation !
Toutes mes amitiés !
Félicitations pour ton travail toujours de haut niveau !
Ce Walker le Vieux n'est donc vraisemblablement pas "authentique" ? Dommage...
Je me demande néanmoins s'il n'est pas d'époque mais reconstitué à partir de pièces disparates de Walker...
Mais je suppose que tu as fait ou feras les recherches nécessaires pour dévoiler son identité définitive...
D'autre part, une fois "rebronzé", il n'a pas l'air "neuf" non plus mais sa couleur me choque quelque peu :
vu son ancienneté supposée, il devrait être très débronzé, comme le mien qui n'est qu'une reproduction
italienne et cette couleur très foncée détonne beaucoup...
Tu pourras toujours faire comme moi, ou plutôt mieux, pour le "customiser"...
En outre, je ne comprends pas bien ton essai avec le système de tir réduit H. & C. : quel calibre de projectiles,
quelle dose de P.N., et ces amorces différentes...
Je ne doute pas de ta capacité à ce travail, évidemment...
Bonne continuation !
Toutes mes amitiés !
Fortyniner- Messages : 2898
Date d'inscription : 11/07/2013
Age : 75
Localisation : Aux confins de la Manche et du Calvados
Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
Mon cher Forty, voici le lien vers ma présentation du kit H. C.
Quant à la couleur, je sais que les barillets de Walker était polis mais compte tenu du fait que je suis souvent dehors avec une arme de poing catégorie D j'ai préféré me simplifier le travail d'entretien. Mais rassure-toi, l'arme finira par se patiner naturellement.
Quant à la couleur, je sais que les barillets de Walker était polis mais compte tenu du fait que je suis souvent dehors avec une arme de poing catégorie D j'ai préféré me simplifier le travail d'entretien. Mais rassure-toi, l'arme finira par se patiner naturellement.
_________________
Les hommes se répartissent naturellement en trois classes : les orgueilleux, les prétentieux et les autres.
Ne faisant pas partie de leur classe, je n'ai jamais rencontré les autres.
Ne faisant pas partie de leur classe, je n'ai jamais rencontré les autres.
Fortyniner aime ce message
Un levier de chargement de Walker qui ne part plus "en balade".
Comme je ne voulais pas me trouver confronté au dysfonctionnement habituel du Walker au tir et comme il fallait de toute façon refaire un ressort de verrouillage, j'ai décidé d'innover comme j'ai fait pour le ressort de détente de mon LeMat. Et conformément à la règle que je me suis donnée, je n'ai en rien modifié l'arme que j'ai reçue à réparer.
J'ai vu ensuite en regardant l'une des vidéos de Mike Beliveau sur YouTube qu'il a aussi modifié légèrement le verrou de son Walker Uberti. Mais mon intervention est plus complète et efficace dans le temps sans toucher à l’aspect de l'arme.
J'ai vu ensuite en regardant l'une des vidéos de Mike Beliveau sur YouTube qu'il a aussi modifié légèrement le verrou de son Walker Uberti. Mais mon intervention est plus complète et efficace dans le temps sans toucher à l’aspect de l'arme.
Un verrouillage efficace du levier de chargement d'un Colt Walker.
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Fortyniner et Rudi1960 aiment ce message
Re : un levier de chargement de Walker qui ne part plus en balade
Mon cher Cobra,
en revoyant ton dernier post sur le sujet, je me suis souvenu que le Walker était équipé d'un moule
à cavité unique pour des balles ogivales, ce qui expliquerait sa particularité...
Sur les répliques italiennes, je pense que les fabricants ne se sont pas donné cette peine...
D'autre part, j'aimerais savoir où en sont tes travaux de réhabilitation et tes recherches sur
l'authenticité au moins partielle de ce Walker le Vieux...
Je te souhaite, ainsi qu'à Madame Cobravive et vos proches, une excellente année 2021 !
Toutes mes amitiés sincères !
en revoyant ton dernier post sur le sujet, je me suis souvenu que le Walker était équipé d'un moule
à cavité unique pour des balles ogivales, ce qui expliquerait sa particularité...
Sur les répliques italiennes, je pense que les fabricants ne se sont pas donné cette peine...
D'autre part, j'aimerais savoir où en sont tes travaux de réhabilitation et tes recherches sur
l'authenticité au moins partielle de ce Walker le Vieux...
Je te souhaite, ainsi qu'à Madame Cobravive et vos proches, une excellente année 2021 !
Toutes mes amitiés sincères !
Fortyniner- Messages : 2898
Date d'inscription : 11/07/2013
Age : 75
Localisation : Aux confins de la Manche et du Calvados
Re: La Clinique du Cobra vient de recevoir deux malades en réanimation.
L'arme est incontestablement ancienne. Compte tenu de la qualité des aciers, les dimensions des vis (diamètre et pas qui diffèrent des dimensions anglo-saxonnes actuelles) et du traitement du laiton, ce "Walker" semble bien du XIXe siècle mais ne semble pas être un authentique Colt bien qu'il ait été vendu pour tel dans les années 1960. En tout cas il tire bien et tout le monde le prend pour un authentique bien que le barillet soit bronzé par mes soins.
Je te souhaite une bonne année comme à nous tous sur le forum.
et je t'envoie une photo prise le 26 décembre dernier. Un de mes petits-fils revêtu d'une chemise de chasseur alpin avec des épaulettes de Légion avec des boutons de Saint-Cyr et mon Shako et mon Casoar. J'avais bricolé cet uniforme de grognard pour une fête costumée quand j'étais lieutenant et mon épouse l'a fait endosser à notre petit-fils.
Les sabots sont ceux dont je me sers pour jardiner, le fusil est un Arizaka "Sanpatchi shiki" [= "38-fusil", c-à-d "fusil 1938"] japonais de la 2e guerre mondiale avec sa baïonnette.
Je te souhaite une bonne année comme à nous tous sur le forum.
et je t'envoie une photo prise le 26 décembre dernier. Un de mes petits-fils revêtu d'une chemise de chasseur alpin avec des épaulettes de Légion avec des boutons de Saint-Cyr et mon Shako et mon Casoar. J'avais bricolé cet uniforme de grognard pour une fête costumée quand j'étais lieutenant et mon épouse l'a fait endosser à notre petit-fils.
Les sabots sont ceux dont je me sers pour jardiner, le fusil est un Arizaka "Sanpatchi shiki" [= "38-fusil", c-à-d "fusil 1938"] japonais de la 2e guerre mondiale avec sa baïonnette.
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