Ni à percussion, ni à cartouches métalliques...

Bon d'accord, à première vue il ne s'agit que d'un juxtaposé. Mais, à broche, il est donc à poudre noire. Et il vient d'entrer dans la famille qui vit dans mon armoire et sort de temps en temps. À l'examen, il présente un intérêt certain. D'abord, son fabriquant. Voici ce que l'on peut lire autour de la base du chien de gauche :

MANUFACTURE FRANÇAISE

D'ARMES DE ST ETIENNE

Manufrance (nom commercial pour la Manufacture française d'armes et cycles de Saint-Étienne) est une célèbre et emblématique entreprise stéphanoise spécialisée vente par correspondance qui est située dans la ville industrielle de Saint-Étienne, créée en 1887.
Le 10 novembre 1887, Étienne Mimard et Pierre Blachon, qui ont déposé le 27 octobre 1887 le brevet du fusil Idéal, achètent la « Manufacture Française d’Armes et de Tir » de Monsieur Martinier-Collin pour 50 000 pièces-or. Peu de temps après la découverte de la bicyclette en 1876, l'entreprise lance la sienne sous le nom d'« Hirondelle » en l'an 1891. De fait, l'entreprise est rebaptisée « Manufacture française d'armes de Saint-Étienne ». La mention « et cycles » sera ajoutée en 1901.
Le fusil présenté ici est une arme platines et à broches, donc. C'est un classique de la "Manu" avec la clé de verrou pivotant latéralement et enveloppant le pontet.

Eh oui ! Ce sont des canons en acier dit "de Damas". Une réalisation "de luxe" dont le regretté Dominique Venner parle dans son livre sur les armes de chasse.

Les poinçons sous le canon de gauche précisent que le canon est "choke", que le diamètre de forage est de 17 millimètres, classique pour les Calibre 16 français, et que la chambre est de 75 millimètres. Très long pour un 16. Mes cartouches à broche sont des 16-70. Les 5 mm de plus sont pour le déroulement du sertissage roulé des cartouches en carton.

Une vue d'ensemble de l'arme démontée sommairement pour entrer dans l'étui de transport. On distingue la clé de verrou encore déportée vers la droite et la bretelle assez "kitch" qui équipe l'arme. À l'avant de la longuesse, on peut voir son verrou en position "ouvert".

On ne saurait passer sous silence la plaque de couche, solide pièce en acier. Après nettoyage, il reste des races de bronzage. J'hésite encore à la rebronzer. Je pense que je vais la laisser dans son jus quitte à la suivre de près après chaque sortie au tir aux pigeons. D'argile, œuf corse.

Je suis très heureux de cette arme qui m'a été offerte par un ami qui ne savait qu'en faire. Il ne chasse plus et m'a aussi donné un très joli juxtaposé Tunet en calibre 16. Mais ce fusil de l'entre-deux guerres mondiales tirant à psf n'a pas sa place ici.