Laiton Nickelé ou Inox?

Le nettoyage des armes à poudre noire ne nécessite pas de produits sophistiqués. Il suffit de rentrer chez soi, tranquillement et de démonter le partiellement l'arme. On commence par passer tremper la bouche du canon de cinq centimètres environ dans un bol rempli d'eau tiède. Avec la brosse en nylon vissée sur la baguette, on passe quelques allers-retours dans l'âme du canon, ensuite on change l'eau tiède puis on recommence jusqu'à ce que l'eau reste propre. On sèche alors le canon à l'intérieur et l'extérieur. Ceci fait on huile l'âme du canon avec la brosse en feutre imbibée d'huile de vaseline. C'est très simple et très rapide.
Ceci bien évidemment si on a eu soin de graisser ses balles en plomb tendre avec de la graisse NON MINÉRALE. J'y reviendrai.
Vient ensuite le tour du barillet. On commence par démonter les cheminées qu'on met à tremper dans de l'eau tiède. On trempe ensuite le barillet dans un bol d'eau tiède et on passe la brosse nylon dans les chambres comme on a fait pour le canon. Avec une brosse en nylon pour calibre 22 (ou un petit écouvillon de cuisine, ça marche aussi) on brosse en vissant chaque logement de cheminée. On sèche ensuite son barillet avec du chiffon de coton et les logements de cheminées avec du papier de genre sopalin. Attention pour les surfaces bronzées : le papier essuie-tout de cuisine contient de la fine poussière de quartz pour mieux gratter. il suffit de voir l'effet dévastateur sur les verres de lunettes pour comprendre qu'utiliser ce papier sur les bronzages fragiles (certains jolis bleus par exemple) ne fait pas de bien au traitement de surface. Une fois le barillet séché on huile les chambres comme l'âme du canon avec de l'huile de vaseline.
Maintenant, le tour des cheminées. On les sèche extérieurement avec un chiffon ou du papier filtre. ensuite, on fait une fine mèche de papier filtre torsadée et on sèche le canal lumière de chaque cheminée. Le mieux est de changer la mèche à chaque cheminée. Pour les 10 cheminées de mon LeMat, cela me prend un certain temps.
on huile légèrement le filetage des cheminées avec de l'huile vaseline et on les remonte sur le barillet.
Le plus sale du revolver après tir est maintenant soigné. Il convient de s'occuper du mécanisme. La carcasse est souillée de calamine au niveau du bouclier et de l'avant au niveau de l'entrefer. On frotte le noir avec un carré de chiffon enduit d'huile de vaseline pour tout bien nettoyer. On n'oublie par le haut du chien et la gorge de percussion de la carcasse. C'est la saignée entre les deux coquilles de la carcasse sur laquelle s'appuie le chien lorsqu'il est à l'abattu.
Il est bon de démonter entièrement le mécanisme de temps en temps pour le nettoyer. Mais pas à chaque fois qu'on tire si on a eu soin de bien en huiler les pièces à la vaseline avant remontage lorsqu'on a fait un nettoyage complet de l'arme. Démonter trop souvent un mécanisme conduit à une usure accélérée des filetages. A part les Remington Santa Barbara, nos répliques sont en général faites en acier "à ferrer les lapins."
Une fois l'arme entièrement remontée, il est bon de légèrement l'huiler à la vaseline avant de la ranger dans le papier gras de son emballage d'origine.
Quelques conseils, maintenant. J'ai tiré à poudre noire dès 1967, en Guadeloupe, où le climat tropical est en plus insulaire avec donc une humidité iodée particulièrement corrosive.
Nous tirions, nous les ados, avec des revolvers à percussion d'époque rachetés par les dirigeants de la plantation familiale de bananes et de café après la guerre de sécession aux planteurs du Sud des États-Unis. Il s'agissait de copies de Colt 1851 fabriqués par les Sudistes et saisies par les nordistes parce que copiées sans licence de la maison Colt. Ces armes n'avaient plus que quelques traces de bronzage d'origine et étaient bien patinées par le temps, mais soignées comme je l'ai exposé plus haut, elle de présentaient pas d'atteinte de rouille.
L'huile de vaseline est le seul produit pétrolier qui soit compatible avec la poudre noire. Elle a remplacé, une fois découverte par un chimiste allemand qui étudiait les graisses de pétrole, les huiles de cétacés, beaucoup plus chères, dans l'entretien des mécanismes sensibles comme les horloges, les montres et autres instruments à engrenages et cadrans.
Jusqu'alors on n'utilisait pour côtoyer la poudre noire que des graisses et huiles animales, porc, mouton, bœuf, castor, etc. Les graisses minérales de charbon, d'abord et ensuite de pétrole ont la particularité désagréable de réagir avec la calamine de  poudre noire qu'elles transforment en une sorte de goudron très dur lequel reste collé dans l'âme du canon et les chambres de barillet.
Il s'ensuit que la pellicule de goudron ainsi formée devient un vrai papier de verre qui rappe les balles et arrache du plomb. Les rayures disparaissent et le calibre se réduit sensiblement. Les graisses animales au contraire, contenant de l'eau et surtout n'ayant pas sur la calamine la réaction néfaste des huiles et graisses de pétrole, amollissent la calamine qui à chaque coup se dépose derrière la balle qui passe. Mais la calamine molle du coup précédent est chassée du canon par la balle nouvelle. Il s'ensuit qu'en fin de tir au stand, l'arme est calaminée par un produit facile à enlever et qui n'a pas causé d'enplombage. Après une séance de tir de 5 barillets de LeMat - chez moi, je me fous de la règle de 5 coups par barillet des stands de la FFT - lorsque j'ai tiré mes 45 balles de 44 l'âme du canon de mon LeMat est noire mais avec les rayures intactes sur le premier tiers et encore brillantes sur les deux derniers tiers.
Ceci est dû à la graisse que j'emploie et que je fabrique moi-même faite d'un mélange homogène de de 50% de cire d'abeille fondue au bain marie et de 50% d'huile de vaseline. J'ai exposé ailleurs dans le forum ma recette.
Le graissage ne concerne que les balles.
A part pour un stockage de longue durée, on ne graisse pas une arme ni son mécanisme. Dans la mesure où il faut sécher le canon et les chambres d'un revolver - surtout à percussion - avant le tir du premier coup, il faut se contenter de l'huiler. Mais une arme n'est pas une frite et, rangée dans sa boîte, elle doit n'être que légèrement grasse d'huile de vaseline. Cette huile présente l'intérêt d'être hydrofuge et repousse donc l'humidité qui pourrait menacer le bronzage.
Graissage de l'arme. Si le graissage des balles est indispensable pour le tir, celui de l'arme n'intervient que lorsque l'arme est rangée pour une longue période. Il doit être léger surtout en ce qui concerne le mécanisme parce que la graisse vieillit et durcit et pour la remise en service de l'arme il faut alors passer un bon bout de temps à tout nettoyer.
Une arme ne se stocke pas dans un étui en cuir. C'est mortel pour le bronzage.

Nickel, chrome ou inox ?
Si on cherche à coller à l'histoire, la technique de traitement du laiton des armes du XIX^e siècle est soit le  nickelage, soit l'argenture. Au XIX^e siècle on commence même à appliquer la galvanoplastie encore en usage de nos jours. J'ai un petit Remington en calibre 31 qui date de bien longtemps et qui est toujours en parfait état.
Petite indication sur l'entretien des métaux non ferreux : éviter absolument les produit "faciles" comme le Mirror et autres saletés. Ces produits contiennent des acides qui réduisent la couche oxydée et donnent un brillant immédiat mais qui ne dure pas. Ils attaquent de façon différenciée les molécules de métal de l'alliage (laiton = cuivre + zinc) et la surface devient rugueuse ; l'attaque se fait en profondeur. Pour entretenir le laiton, il faut utiliser un produit nommé blanc de Meudon qui est une poudre farineuse laquelle n'attaque pas chimiquement l'alliage. On l'utilise allongée d'eau savonneuse.
On peut utiliser ce produit sous la forme du "Bistro Cuivre" ou de la "Pierre Blanche" qu'on trouve chez les vrais droguistes. Comme il s'agit de fine pâte à polir, il vaut mieux ne pas nettoyer avec le laiton nickelé ou argenté. L'eau savonneuse suffit. Évitez les détersifs genre produit de vaisselle, ils dissolvent toutes les graisses et il faut rehuiler ou regraisser pour protéger le métal.

Les armes en inox connaissent les mêmes problèmes d'incompatibilité entre la poudre poire et les graisses minérales.
Je préfère ne pas me mettre à dos les producteurs de "Birchwood Casey et autres produits spéciaux beaucoup trop chers pour ce qu'ils sont, et autres WD 40 et vous donner une recette sûre et bien moins chère.