Encore une légende qui prend du plomb dans l'aile.

Peu de temps après avoir été accueilli à Poudre noire City en été 2012, j'avais fait état d'une expérience que j'avais conduite bien des années auparavant. J'expliquais que j'avais tenté de faire allumer de la poudre T puis de la poudre noire par l'étincelle d'électricité statique d'un allumeur de brûleur à gaz à générateur piézo-électrique sachant que ce type d’ustensile produit une étincelle électrique qui allume le gaz d'un brûleur d'appareil ménager. Dans ma contribution j'expliquais que j'avais constaté que certains grains de poudre était repoussés par l'étincelle. Voyez donc ce qu'il en est, c'est édifiant.


Voilà donc la preuve tangible qu'il arrive qu'on se heurte à des légendes qui sont nées on ne sait pas comment et qui durent pendant des décennies. Dans la monographie de Shapiro que j'ai traduite avec son autorisation pour la mettre à disposition des membres de notre forum, j'ai remarqué que lui aussi contribuait à faire courir cette légende infondée.
Il y en a d'autres. On va aussi s'y attaquer si la vie nous en donne le temps.

Pour les nouveaux sur le forum voici le lien vers le document de Shapiro :

Ta vidéo est très intéressante, bien conduite et ton commentaire est marqué par le bon sens. Toutefois l'équipement que tu utilises est un générateur de haute tension qui génère un arc électrique puissant même lorsque tu règles ton étincelle au plus fin. Une sorte de mini poste à souder à l'arc.
C'est sans doute ce qui servait dans les pistolets expérimentaux de la Maison Grolleau dans les années 1970.
Parce que je voulais essayer de fabriquer un tel pistolet, j'avais modifié un vieux pistolet à air comprimé en sacrifiant un allumeur à gaz piézo-électrique. Avant d’essayer le tir d'un plomb 4,5 mm propulser par de la poudre T bis, j'avais essayé l'arme à vide en vérifiant qu'il i avait bien une étincelle lorsque je déclenchais le tir. En regardant dans le canon je voyais bien l'étincelle qui éclairait l'intérieur de la chambre. J'ai donc chargé larme et j'ai essayé de faire partir le coup. Sans succès. J'ai récupéré la poudre T bis dans chambre mobile - un étui de 22 LR équipé d'électrode centrale faisant arc avec le laiton de l'étui - et j'ai rechargé à poudre noire non tassée. Toujours rien. J'ai donc conduit l'expérience à l'air libre pour mieux voir et j'ai obtenu le même résultat qu'avec l'expérience que j'ais mise en ligne dimanche dernier.
En tout état de cause, pour qu'un matière plastique puisse produire une étincelle après chargement en électricité statique, il faut la frotter longuement et on n’obtient jamais que de quoi ramasser des petits bout de papier dans un cendrier en céramique. la lumière qui apparaît de nuit en frottant de la bakélite sur de la laine relève plus du feu de Saint-Elme ou de la lueur qui apparaissait lorsqu'on déroulait du chatterton d'autrefois. On ne peut pas vraiment parler d'arc.
Mon propos n'est pas de disserter sur la physique de l'électricité statique, mais bien de montrer que la légende qui dit que le plastique est incompatible avec la poudre noire est une fausse histoire. Mais elle est si ancrée que les gens qui pour faire tirer des vieux fusils de chasse à cartouches mais éprouvés pour la poudre noire seulement refusent d'utiliser des bourres en plastique pour charger leurs cartouches. Pas tous heureusement. Et pour un mien amis qui possède un très joli fusil en calibre 16  à canon forgé en "tordu" tout damasquiné, j'ai chargé des  cartouches dans des étuis modernes en plastique avec bourre sèche en nylon et bourre grasse en drap de laine imprégnées de ma graisse Cire d’abeille-Huile de vaseline.
Tout a très bien fonctionné. J'avais recoupé les étuis de 16-70 à 65 mm et j'amorçais avec des amorces modernes double enveloppe qui s'adaptent à l'étui.
L"intérêt des étuis en plastique, c'est qu'on peut les laver avant rechargement . Les bourres sèches en pastique avec tortillon adoucissent le départ et assurent que la poudre reste bien serrée au contact de la sortie du canal lumière de l'amorce.
Conclusion :  très bonne cohabitation de la poudre noire avec du plastique dans ce fusil qui date de la fin du XIX^e siècle.
J'ai entendu maintes fois cette légende de pas de tir des explosion générées par une telle cohabitation mais personne ne m'a jamais avoir assisté à un tel accident. Et personnellement tout ce que j'ai vu me conduit à penser que c'est de la fumisterie ( de "pouderenoirerie" ) ce qui explique que les fabricants de poudre conditionnent leur poudre - même noire - dans des flacons en plastique et que les fabricants d'accessoires fabriquent en plastique transparent les dosettes et les réservoirs de poudre des chargeurs automatiques pour presse ... Ô les fous criminels.

Nous sommes bien d'accord. Une étincelle électrique est une étincelle électrique. Tous est question de la force électromotrice du générateur. Mais le cristal piézoélectrique de mon expérience avec le pistolet n'avait pas pu allumer la poudre même confinée.
Personnellement, j'utilise comme dosettes des ampoules épaisses de médicaments injectables. Je n'y avais jamais pensé parce que jusqu'à ce je me trouve dans des clubs de tir interdisant la poire, j'ai toujours chargé à la poire et toutes les chambres du barillet de mes revolvers. Même les 9 chambres du LeMat.
C'est Tex Tone qui m'a offert un lots d'ampoules vides de médicaments vétérinaires qui ont l'avantage d'être plus petites que celles des médicaments que j'injecte de temps en temps à mon épouse. Tex m'a offert assez de mini flacons pour pouvoir faire une séance de tir de concours. Mais comme j'ai trouvé ces dosettes tout à fait à mon goût j'en garde lorsque j'en utilise et je commence à en avoir beaucoup. Cela m'a permis d'en étiqueter et de les dédier aux divers types de PN que j’utilise.
Ce règlement sur les poires à poudre est une absurdité mais il est parfaitement sage compte tenu du nombre d’absurdités que l'on rencontre parfois sur les pas de tir sportif. Donc je charge à la dosette lorsque je ne tire pas sur les terres de la famille.
Si j'apprécie les dosettes en verre, ce n'est par crainte d'étincelle de foudre naissant spontanément dans la matière plastique mais bien parce que je n'ai pas à les changer parce qu'elles ne se dépolissent pas. J'en ai déjà vues en clubs et certaines sont vraiment devenues mattes. On voit le niveau de poudre dedans parce que le tube a acquis les propriétés de papier calque. Les petits flacons médicaux en verre épais sont très solides à la chute et restent parfaitement transparents dans le temps.
Quoiqu'il en soit nous sommes bien d'accord et ce prétendu danger n'est que fantasmagorie de baroudeurs des buvettes de clubs.
En tout cas merci des précisions que tu as apportées. Et de notre échange qui permet aux membres du forum de mieux cerner ce phénomène finalement plus amusant que dangereux si on conduit l'expérience avec les précautions adéquates.

Merci, TEX. Mais avec la série de piqûres que je vient de faire à la redoutable Mme Covravive je suis équipé pour reconstituer la bataille de Fort Alamo avec doublage des scènes.
Celles que tu m'as offertes viennent régulièrement au stand dans leur chouette boite de cigares lorsque je n'ai pas pris de temps de fabriquer des gargousses.