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Revolvers fabriqués en Georgia

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Revolvers fabriqués en Georgia Empty Revolvers fabriqués en Georgia

Message  Duncan OXBURRY Dim 10 Juin 2012 - 18:18

REVOLVERS LEECH & RIGDON
et
REVOLVERS RIGDON ANSLEY

L'histoire de ces armes et de leurs fabricants est un peu complexe.
Avant la Guerre de Sécession, Thomas Leech était un négociant en coton, et Charles H. Rigdon un fabricant d'instruments de mesure; rien à voir avec les armes donc, et pourtant, leur association produira pour la Confédération un des meilleurs revolvers de ce temps, qui pouvait facilement concurrencer le Colt Navy 1851 dont il était la copie.
On sait par ailleurs que Leech avait des intérêts divers, car on a retrouvé des pistolets Derringer marqués "made for Thomas Leech & Co, Memphis, Tenn"; il avait également fondé la Novelty Works en 1861, société qui fabriquait de la coutellerie militaire. Des sabres confédérés marqués Memphis Novelty Works et /ou Leech & Rigdon ont été retrouvés.
La date exacte de l'association reste inconnue, mais il est établi qu'en mai 1862, la société était connue sous le nom de Leech & Rigdon, et s'était établie à Colombus dans le Mississippi. C'est à ce moment que les associés ont pu décrocher un contrat avec le gouvernement confédéré, pour la fabrication de 1.500 revolvers du type Colt Navy 1851 (appelés à cette époque Navy repeaters of the Colt's patent).
Une lettre a été retrouvée, adressée au colonel Gorgas, et datée du 26 novembre 1862, par laquelle les associés annoncent qu'ils avaient en stock 75 revolvers achevés. Etant donné que l'arsenal confédéré de Briarfield et la firme Leech & Rigdon furent forcés de quitter Colombus en décembre 1862 suite à l'avance des troupes de l'Union, ces 75 revolvers sont sans doute les seuls à avoir été produits à Colombus.
La société fut déplacée à Greensboro en Georgie; elle cessa la production de sabres et de coutellerie militaire pour se concentrer sur la production de revolvers. Au moment de la dissolution de l'association en décembre 1863, environ 1.000 revolvers avaient été produits. On ignore pourquoi Thomas Leech quitta l'association.
Charles Rigdon racheta les machines et le matériel de la société, garda les ouvriers et réinstalla la fabrique à Augusta en Georgie, où il s'associa à Jesse A. Ansley et deux autres partenaires, pour former la Rigdon, Ansley & Co. Le but principal de cette nouvelle société était toujours la production de revolvers du même type pour l'armée confédérée. Le contrat original de 1,500 revolvers semble avoir été respecté, et à partir du n° 1.500 la société se mit à produire des revolvers équipés de barillets à 12 crans de blocage, connus actuellement sous le nom de Rigdon & Ansley. Les 500 derniers revolvers du contrat original Leech & Rigdon furent produits entre janvier 1864 et janvier 1865, ainsi qu'un peu moins de 1.000 revolvers du type Rigdon & Ansley. Lors de l'invasion de la Georgie par les troupes du général US Sherman fin janvier 1865, Rigdon cessa ses activités et ferma son usine. La guerre de Sécession allait prendre fin le 14 avril 1865 à Appomattox...

LE REVOLVER LEECH & RIGDON
Ce revolver est une copie du Colt Navy 1851, à carcasse d'acier, mais avec un canon rond et seulement le haut de la console de forme octogonale.
Ses caractéristiques sont l'absence de gouttière d’échappement des débris de capsules dans la face avant du bouclier arrière, son petit pontet rond et son système de fixation du refouloir sous le canon, constitué d'une bille à ressort.
Le canon comporte 7 rayures à droite avec une faible augmentation de spirale vers l'avant. La plupart sont numérotés, mais certains ne le sont pas; il y a aussi quelques changements mécaniques mineurs d'une arme à l'autre, dus aux aléas de la production de guerre.
Deux revolvers sont connus qui portent le marquage "LEECH & RIGDON NOVELTY WORKS CSA", à savoir le n° 15 (Le plus petit numéro de série connu) et un autre sans numéro. Les autres revolvers, jusqu'au n° 60 n'ont aucun marquage.
A partir du n° 60, on observe le marquage "LEECH & RIGDON" frappé avec les mêmes poinçons que ceux utilisés pour le marquage NOVELTY WORKS, et ce jusqu'au n° 342 (le plus haut connu avec ce marquage). A partir du n° connu 439, le marquage LEECH & RIGDON fut apposé avec des poinçons plus grands, et il semble que le sigle CSA ait été apposé après le nom à partir du n° 460.
Certains barillets furent équipés de plots de sécurité, d'autres pas. Certains ont les plots mais pas le trou correspondant dans la tête du chien, d'autres n'ont que le trou dans le chien et un seul plot. Ces bizarreries sont sans doute dues au fait de l'utilisation de toutes les pièces disponibles, ou même des réparations. Les changements observés sont classés sur base des quelques revolvers survivants et de leurs numéros de série, et peuvent donc être corrigés. Lorsque je dis "jusqu'au n° 342" cela signifie que le 342 est le plus grand n° de série connu avant le changement observé. Aucun revolver n'étant connu avec un n° entre 342 et 439, on ne peut qu'estimer l'époque des changements.
Il n'est pas rare de trouver des Leech & Rigdon dont les numéros ont été surchargés. Les premiers marquages faits avec les poinçons plus petits, montrent par ailleurs clairement que les poinçons ont été abîmés, car on retrouve les mêmes défauts dans le bas du 2ème E de Leech, le H, le G et le D, ainsi que le chiffre 1. Ces défauts se retrouvent tout au long de la production et sont en fait une preuve d'originalité, car ils sont inimitables. Ils sont observés à partir du n° 1237.
Certains revolvers portent également sur la crosse le poinçon WH dans un losange. C'est le poinçon d'acceptation du capitaine Hudgins, inspecteur pour l'armée confédérée.

LE REVOLVER RIGDON ANSLEY
Ce revolver est à la base identique au précédent, et il est certain qu'il a été produit avec les mêmes machines-outils par le même personnel. Il y a cependant quelques changements par rapport aux Leech & Rigdon, dont le plus important est le barillet comportant 12 crans de blocage, comme sur les Manhattan Arms de la même époque.
Lorsque leech & Rigdon cessa de pourvoir ses revolvers du plot de sécurité entre les cheminées, une lettre du colonel Gorgas, chef de l'Ordonnance Militaire, exigea qu'un dispositif de sécurité quelconque fût prévu sur les armes livrées, de manière à éviter les décharges intempestives (et fréquentes) du revolver lorsque le chien reposait sur une cheminée pourvue d'une capsule.
Le système à 12 crans de blocage, à savoir 6 crans placés entre les crans de blocage normaux, et permettant de bloquer le barillet entre deux chambres avec la tête du chien, avait été breveté par la Manhattan Arms Company de Newark (New Jersey) en 1859, sur des revolvers par ailleurs également identiques aux Colt Navy 1851. Les Confédérés se souciant peu des infractions commises à la loi sur les brevets, Rigdon & Ansley ont tout simplement copié le système.
Un autre changement fut l'adjonction d'une gouttière d'échappement de débris dans le bouclier arrière; enfin le système de fixation du refouloir au canon par bille à ressort, fut abandonné au profit d'une copie conforme du système utilisé par Colt, plus solide et moins sujet à l'encrassement. Pour le reste, les revolvers Rigdon & Ansley sont restés identiques aux Leech & Rigdon. Entre les n° de série 1500 et 1650, le marquage semble avoir été changé en AUGUSTA, GA. CSA, les lettres CSA ayant été apposées avec le même poinçon que celui utilisé pour le marquage des Leech & Rigdon. Les poinçons endommagés semblent avoir été utilisés jusqu'au n° 1974, après quoi des poinçons plus grands et d'un style différent furent utilisés.
Le plus grand n° de série observé à ce jour est le n° 2.359, et il semblerait que ce chiffre soit l'un des derniers de la production totale.
Fabriqués en grande partie à la main, ces revolvers n'ont pas de pièces vraiment interchangeables. Ils sont cependant considérés comme parmi les meilleurs fabriqués dans la Confédération. Avec une production totale d'environ 2.400 revolvers, Charles Rigdon est le second plus important fabricant de la Confédération.


Duncan OXBURRY
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Message  Sebou Lun 11 Juin 2012 - 6:26

Encore une fois, cet article est très instructif, merci Duncan de nous en faire profiter.
Cela permet en outre, d'affiner nos connaissances car les répliques que nous aimons tant sont pour la plus part assez fidèles aux originaux, bon nombre ne sont qu'imagination et n'ont jamais existées.
Aussi, les collectionneurs de répliques apprecieront...

Seb
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Sebou

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Revolvers fabriqués en Georgia Empty CSA confederate State of america

Message  TEX TONE Lun 11 Juin 2012 - 8:47

Bel article qu'l faut noter dans nos tablettes quand on cherche des détails sur nos répliques qui nous manque . Je rapelle juste ce qui est sans doute tres évident aux initiés mais par forcément aux visiteurs que le marquage CSA correspond à Confederate State Of América , qui était aussi marqué sur les pieces de monnaies confédérées de 1861 .

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