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Oui, c'est vrai, quoi. Tu nous laisse le bec d'ans l'eau. Soit tu pratiques déjà et tu as des armes ou tu en empruntes à ton club, soit tu veux t'y mettre vraiment et pour ce faire t'en procurer une, ou plusieurs. Tout ceci nous passionne et on est prêt à échanger des vues.
Bon, ce n'est pas par pure bonté d'âme tu t'en doutes.Mais dès qu'un conseil ou un avis va surgir, cela va déclencher des échanges discussions et débats entre des fondus de la poudre noire et des images de belles armes. Alors, c'est à qui mettra en ligne des photos, des commentaires et autres billevesées qui font que nous n'allons pas nous arsouiller au café en dépensant les maigres ressources du ménage à jouer au tiercé, au quinté, au millionnaire, au "grattémoila" et autres impôts déguisés perçus par la française des jeux ou le taxateur des vins et spiritueux. Bon ben, ça fait du bien cette tirade matutinale.

Tiens, pour t'inciter, je mets une image mais sans te dire pourquoi celle-là. C'est énervant, non ?

Mon viatique de voyage qui accompagne mon LeMat chéri est ici présenté sur la même "couverture" : un torchon en coton de Caroline du Nord aux couleurs de la Caroline du Sud, avec le Palmetto et le croissant de lune sur fond bleu roi.

Eh bien non. Tu n'as pas bon. Effectivement, il y avait un piège.
Le plus éloigné a un vernis au tampon d'origine avec quelques atteintes qu'on ne voit pas d'ici et qui protège remarquablement le bois. D'après mon beau-frère ébéniste, c'est un travail caractéristique des méthodes anglaises, importées en Amérique du nord. Le vernis est en meilleur état que celui du Reb confédéré du premier plan. Il faut dire que l'ancien a été choyé par les anciens de ma famille antillaise. Toutefois, le bronzage gris bleu est en moins bon état que ne le montre la photo. Je m'en suis servi à mon retour en métropole jusqu'au moment où j'ai eu les moyens de m'en offrir une copie Uberti avec mon premier salaire de job étudiant, à Nîmes. L'anneau de calotte était sur l'arme depuis fort longtemps dès avant l'achat de l'arme par ma famille après la guerre civile. Et j'ai galéré pour trouver une grenadière qui y ressemble vraiment pour la monter sur ma réplique.
L'histoire est celle d'un forage local qui était une pratique chez certains armuriers et pas seulement dan le Sud. Le bâti est en un acier assez tendre alors que les pièces demande résistance sont en bon acier.
Celui-ci est foré et rayé en calibre .36 en fait du .378. Le travail a été effectué à Richmond en 1857 donc avant la guerre. D'après mon oncle, les fabricants d'armes acceptaient de livrer des armes pré-forées mais à finir localement à des armuriers ayant patente. A eux de finir le travail à la demande de clients. Très souvent la demande portait sur un forage sous-calibré pour économiser la poudre et le plomb.
La plupart du temps, il s'agissait d'armes de fin de série dans le cadre d'une évolution dans la production d'un modèle. On a aussi trouvé des barillets "fin de série" vendus "en solde" parce qu'on avait mis au point une nouvelle méthode de coulage de l'acier à usiner ou parce qu'on avait amélioré une méthode existante. C'est ainsi qu'on a pu trouver des armes avec plusieurs barillets, les propriétaires ayant acheté des barillets de nouvelle séries, de meilleure qualité, pour la monter à la place de barillets d'origine. Le deux barillets étaient bien de la marque mais achetés à des moments différents. Cette pratique avait ses limites parce que la standardisation était loin d'être parfaite et même pour des armes d'un même modèle construits par la même usine, les pièces n'étaient pas toujours compatibles.

Cet exemplaire est donc une finition à Richmond d'une arme produite ailleurs. Mais la numérotation est sans doute locale après finition. En l'occurrence la machine à rayer a certainement mis en œuvre des outils à rayer fournis par colt.
Mon oncle m'a offert celui-là en 1968 mais avait gardé les "vrais colts" dont un 1851, ceux qui avaient été entièrement fabriqués par Colt.